L’annonce faite par le président Alassane Ouattara, mardi 29 juillet 2025 à la télévision nationale, de sa candidature à l’élection présidentielle du 25 octobre a suscité une vague de réactions, entre soutien fervent dans les rangs du pouvoir et rejet catégorique dans l’opposition.

Le chef de l’État, qui brigue un mandat pour la 4e fois -le 2nd de la IIIe République-, a motivé sa décision par les défis sécuritaires et économiques auxquels la Côte d’Ivoire est confrontée. « Après mûre réflexion et en toute conscience, je vous annonce aujourd’hui que j’ai décidé d’être candidat (…) parce que la Constitution de notre pays m’autorise à faire un autre mandat et ma santé le permet », a-t-il déclaré, évoquant la menace terroriste, les incertitudes monétaires, et la nécessité de poursuivre les efforts de développement.

Dans le camp présidentiel, les soutiens n’ont pas tardé. Le secrétaire exécutif du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), Ibrahima Cissé Bacongo, a salué une « décision historique » qui répond aux aspirations « pressantes » des populations. Pour lui, cette candidature est « un gage d’un avenir encore meilleur ».

« C’est une réponse à l’appel de tout un pays! (…) Notre engagement reste entier, à servir à vos côtés pour une Côte d’Ivoire encore plus rayonnante! », a commenté le Premier ministre, Dr Robert Beugré Mambé.

Le ministre d’État Patrick Achi, conseiller spécial à la présidence, y voit « une vision » et « l’assurance d’un avenir de progrès pour une nation rassemblée ». D’autres ministres ont également salué ce qu’ils considèrent comme un « sacrifice » pour la stabilité du pays, à l’image d’Amédé Kouakou, qui a remercié le chef de l’État « pour cet énième sacrifice par amour pour le peuple ivoirien ».

Anne Désirée Ouloto, ministre de la Fonction publique, a qualifié cette candidature de « bonne nouvelle », saluant un « bâtisseur infatigable » et « garant de la stabilité ». Les ministres Sidi Touré, Mamadou Touré, Nassénéba Touré et Myss Belmonde Dogo ont également affiché leur adhésion, affirmant leur mobilisation pour une victoire au soir du scrutin.

À l’opposé, l’annonce a été fraîchement accueillie dans les rangs de l’opposition. Le président du FPI, Pascal Affi N’Guessan, a dénoncé une « quatrième candidature aussi illégale que la troisième », affirmant que « l’opposition unie le battra dans les urnes ». Il s’est dit prêt à relever le défi d’une alternance.

Même son de cloche du côté du Front commun PPA-CI/PDCI-RDA, représenté par Damana Pickass, qui a qualifié ce « quatrième mandat d’anticonstitutionnel ». Il a appelé les militants à la mobilisation, réaffirmant que « la Constitution interdit à tout citoyen de faire plus de deux mandats ».

En outre, dès l’annonce faite en début d’après-midi, des scènes de liesse populaire ont été observées dans des rues des communes abidjanaises comme Abobo, Adjamé et Yopougon, ainsi que dans des villes de l’intérieur du pays telles que Yamoussoukro, Daloa, Gagnoa, Man, Korhogo, Boundiali, Kong et Niakara, tandis que sur les réseaux sociaux, les réactions étaient mitigées.

Le président Ouattara, en lançant sa candidature, a promis un mandat de « transmission générationnelle » axé sur la consolidation des acquis, et le renforcement de la paix et de la prospérité. Son annonce ravive les tensions politiques autour de l’interprétation des dispositions constitutionnelles sur la limitation du nombre de mandats présidentiels.

Via AIP

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