Pendant le rapatriement de ses ressortissants français du Niger en début de semaine, face aux tensions palpables à Niamey observées devant son ambassade, depuis le coup d’Etat du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), le 26 juillet dernier, l’Etat-major de l’armée française avait bien précisé que le départ de ses troupes basées dans ce pays « n’était pas à l’ordre du jour ».
Ajoutant que sa position au Niger est stratégique dans la lutte contre l’insécurité grandissante dans le Sahel causée notamment par des djihadistes.
L’armée française l’a encore bien fait savoir, ce vendredi 04 août 2023, aux autorités de la junte nigérienne qui avaient dénoncé tous les accords de coopération militaire dans le domaine de la défense et de la sécurité qui liaient jadis le Niger et la France, la veille.
« Le cadre juridique de sa coopération avec le Niger en matière de défense repose sur des accords conclus avec les autorités nigériennes légitimes (…) Celles-ci sont les seules que la France, comme l’ensemble de la communauté internationale, reconnaît », a justifié le ministère français des Affaires Etrangères.
Ce qui signifie clairement que seul le Président déchu Mohamed Bazoum par le CNSP dirigé par le Général Abdourahmane Tiani, ne peut prendre cette décision de révoquer les accords militaires avec la France, pas la junte.
Si l’armée française avait respecté le rejet des accords militaires par les juntes militaires malienne et burkinabé et quitté ces deux pays, elle ne semble visiblement pas prête à quitter le Niger, cette fois-ci.
A deux jours de l’expiration de l’injonction de la CEDEAO à la junte nigérienne pour rétablir Mohamed Bazoum au pouvoir sinon elle interviendrait militairement pour le faire, quelle attitude adoptera l’armée française en cas d’affrontement militaire entre les armées sous-régionales ?
Casimir Boh