La Côte d’Ivoire a officiellement entamé le processus de rétablissement des visas avec la Tunisie, principal point de départ des migrants subsahariens vers l’Europe, a annoncé le porte-parole du gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly, jeudi 28 septembre. Cette décision vise à résoudre le problème croissant de l’immigration clandestine, avec 12,6 % des migrants en provenance de Côte d’Ivoire.
La Tunisie, aux côtés de la Libye, est un point d’accès majeur pour les migrants cherchant à traverser la Méditerranée centrale pour atteindre l’Italie. Des milliers de migrants, principalement originaires d’Afrique subsaharienne, campent au nord de Sfax en attendant leur opportunité de traversée. Les Ivoiriens constituent la deuxième nationalité la plus représentée parmi ces migrants, après les Guinéens et devant les Tunisiens et les Égyptiens, selon le Haut Commissariat aux Nations unies pour les réfugiés (HCR).
Jusqu’à présent, aucun visa n’était requis pour les ressortissants ivoiriens en Tunisie. Cependant, au-delà de trois mois, des pénalités étaient imposées pour les séjours irréguliers, allant jusqu’à 40 dinars (environ 12 euros) par semaine. Les nouvelles procédures de visa remettent en question les relations historiques entre les deux pays, évoque Coulibaly, bien qu’il demeure convaincu qu’il s’agit d’une situation temporaire.
Selon l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en Tunisie, 1 530 Ivoiriens ont été rapatriés depuis le discours incendiaire du président tunisien Kaïs Saïed en février, qui a entraîné la perte d’emplois et de logements pour de nombreux migrants, principalement dans le secteur informel.
Cette décision de rétablir les visas s’inscrit dans le cadre des efforts de la Côte d’Ivoire pour gérer le flux migratoire et résoudre les problèmes socio-économiques associés à l’immigration clandestine. Les procédures diplomatiques sont actuellement en cours entre les deux pays pour mettre en œuvre cette mesure, qui pourrait avoir un impact significatif sur les flux migratoires dans la région.