Jean-Marie Le Pen, décédé à l’âge de 96 ans, laisse derrière lui un héritage politique autant marqué par ses succès que par ses scandales. De ses débuts en tant que jeune lieutenant en Algérie, où des accusations de torture l’ont poursuivi, à ses déclarations fracassantes sur la Shoah qualifiée de « détail de l’Histoire », son parcours fut une succession de provocations calculées et d’excès.
Personnage controversé par excellence, Le Pen était connu pour ses déclarations polémiques sur l’immigration, qu’il qualifiait de « menace », et son célèbre slogan prônant la « préférence nationale ». Ces positions lui ont valu de nombreuses condamnations, avec 26 procès perdus en 40 ans, un record en France.
Sa fortune, héritée dans des conditions floues en 1976 d’un admirateur, Hubert Lambert, lui a permis de financer ses ambitions politiques. Fidèle à une stratégie de provocation, il n’a jamais hésité à se rendre en Irak pour soutenir Saddam Hussein ou à défendre des figures controversées comme Radovan Karadzic, poursuivi pour crimes de guerre.
L’homme, tout aussi critiqué pour son autoritarisme familial, a transformé le Front national en une affaire de clan, plaçant sa fille Marine comme héritière et sa petite-fille Marion Maréchal comme étoile montante.
Le Pen restera dans l’Histoire autant comme un maître de la polémique que comme une figure ayant bouleversé durablement le paysage politique français. Ses frasques et son goût pour la confrontation font de lui une icône sulfureuse dont le souvenir divisera encore longtemps.