Une cinquantaine d’employés des musées du Vatican ont pris une initiative sans précédent pour attirer l’attention sur la précarité de leurs contrats. En lançant une mise en demeure au gouvernorat de la Cité du Vatican, ces employés, principalement des gardiens, dénoncent des conditions de travail difficiles dans un lieu accueillant plus de cinq millions de visiteurs par an.
Sous la représentation de leur avocate, Laura Sgrò, les plaignants mettent en lumière plusieurs problèmes, notamment le paiement des heures supplémentaires à un taux inférieur à celui des heures ordinaires et l’absence de dispositifs de protection sociale tels que le chômage partiel. « Il n’y a pas d’amortisseurs sociaux, pas de chômage partiel qui puisse couvrir les risques », explique Sgrò.
Les employés demandent que le Vatican adopte des normes de travail similaires à celles en vigueur dans la plupart des pays européens, offrant un minimum de protection. Cette demande représente une révolution culturelle pour le plus petit État du monde, où le dialogue social est quasiment inexistant et les syndicats sont absents.
Cette mise en demeure marque la première étape d’une procédure de conciliation obligatoire selon la loi vaticane. Le gouvernorat a un mois pour répondre, faute de quoi cette plainte pourrait se transformer en la première action collective de l’histoire du Vatican.
Les musées du Vatican, comprenant la chapelle Sixtine, emploient environ 700 personnes, dont 300 gardiens, ainsi que des restaurateurs d’art et des chercheurs hautement qualifiés. Ces institutions accueillent des millions de visiteurs chaque année, constituant une source importante de revenus pour le Saint-Siège.