La Tunisie est le théâtre d’une série croissante d’instructions dans des affaires qualifiées de complots contre l’État, avec treize menées par le pôle antiterroriste au cours des derniers mois. Des personnalités telles que l’intellectuel français Bernard Henri-Lévy, l’ancien secrétaire d’État américain Henry Kissinger, et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu ont été cités dans ces dossiers.
Hatem Nafti, essayiste ayant étudié ce phénomène pour la Fondation Jean-Jaurès, souligne que le complotisme est au cœur de la gouvernance de Kaïs Saïed, où les problèmes économiques, la situation des migrants, et d’autres questions sont attribués à des complots. Nafti estime que ces théories visent à renforcer la cohésion autour du président, soulignant la perméabilité de la société tunisienne à de telles idées.
Pour Nafti, le problème réside dans le traitement judiciaire de ces théories du complot. Des magistrats prennent au sérieux des affaires apparemment farfelues, entraînant des conséquences graves pour les personnes impliquées. Des arrestations basées sur des suspicions de complot ont déjà conduit à l’incarcération d’une vingtaine d’opposants l’année dernière. Cette tendance soulève des préoccupations quant à la liberté d’expression et aux droits individuels en Tunisie.