Au Sénégal, une alliance a émergé le 29 février 2024, unissant l’opposition politique et des plateformes majeures de la société civile sous le nom de « Fippu » (résistance en wolof). Ce front de la résistance a un objectif clair : garantir la tenue de l’élection présidentielle avant le 2 avril, date butoir du mandat actuel du président Macky Sall.
La situation politique sénégalaise a pris une tournure tendue après le report du scrutin présidentiel initialement prévu le 25 février. En réponse à cette impasse, le front « Fippu » s’est constitué, rassemblant une multitude de candidats à la présidentielle et des organisations de la société civile, dont Aar sunu élection (« Protégeons notre élection »), le F24, et le Front pour la défense de la démocratie.
Thieba Camara Sy, membre éminent de la société civile, a souligné l’objectif du front « Fippu » : organiser le scrutin présidentiel avant le 2 avril 2024, conformément à la Constitution. Il a appelé à une mobilisation populaire massive pour défendre les principes constitutionnels et préserver l’intégrité du processus électoral.
Une des revendications principales du front est le maintien de la liste des 19 candidats validés par le Conseil constitutionnel. Cheikh Tidiane Dièye, l’un des candidats, a exprimé sa détermination en affirmant : « On ne laissera pas Macky Sall détruire ce pays en partant. L’enjeu, c’est qu’il parte conformément à ce que dit notre Constitution. Il n’aura pas une minute de plus. Après le 2 avril, le Sénégal restera debout et entier. »
Pourtant, en dépit de la pression croissante du front « Fippu », le président Macky Sall a réaffirmé dans la matinée du 29 février qu’il quitterait ses fonctions le 2 avril. Ignorant les propositions du dialogue national, qui suggérait une élection le 2 juin avec le maintien en fonction jusqu’à l’installation du successeur, Macky Sall envisage de solliciter l’avis du Conseil constitutionnel sur ces recommandations.