Le déclin mondial du nombre de spermatozoïdes au cours des cinquante dernières années pourrait être attribué à l’exposition généralisée aux insecticides, selon une étude récente. Les chercheurs ont identifié une forte corrélation entre la baisse de la concentration de spermatozoïdes et l’utilisation d’insecticides, en particulier le glyphosate, un pesticide controversé.
Des facteurs environnementaux tels que les perturbateurs endocriniens, les pesticides et les radiations ont émergé comme des pistes d’explication pour la diminution constatée. Une méta-analyse souligne que l’utilisation croissante d’insecticides, comme le glyphosate, est fortement associée à la diminution de la qualité du sperme.
Les recherches scientifiques indiquent que la qualité du sperme a connu une baisse significative au fil du temps. Une étude de l’année dernière a révélé une chute alarmante de 51 % du nombre moyen de spermatozoïdes chez des participants non infertiles entre 1973 et 2018. Des facteurs variés, tels que la pollution de l’air et l’utilisation intensive des téléphones portables, ont également été incriminés dans cette tendance préoccupante.
Une analyse récente, compilant les données de 1 774 hommes répartis sur quatre continents, confirme que l’exposition aux insecticides, en particulier aux organophosphates tels que le glyphosate, est liée à une diminution de la concentration de spermatozoïdes chez les hommes adultes. Les chercheurs soulignent que cette association devient plus marquée lorsqu’on prend en compte d’autres toxines reproductives et des facteurs de risque médicaux.
Melissa Perry, épidémiologiste et microbiologiste à l’université George Mason (États-Unis), auteure principale de l’étude, met en garde contre l’urgence d’agir. Selon elle, les preuves disponibles justifient des mesures réglementaires immédiates pour réduire l’exposition aux insecticides. La question devient cruciale, et les appels à une intervention régulatrice se multiplient pour faire face à cette menace potentielle pour la santé reproductive mondiale.