La junte au pouvoir au Mali a annoncé mercredi la levée de la suspension des activités des partis politiques et des associations à caractère politique, trois mois après les avoir interdites. Cette décision fait suite à une vague de critiques et de protestations, soulignant les tensions persistantes dans ce pays en proie à une crise multidimensionnelle.
« Le gouvernement décide de lever la mesure de suspension qui frappait les partis politiques et les activités à caractère politique des associations », a déclaré un communiqué du conseil des ministres, dominé par les militaires. Cette annonce marque un revirement significatif, la suspension initiale ayant été décrétée le 10 avril par le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta.
Contexte et Réactions
En avril, Assimi Goïta avait justifié la suspension des activités politiques en accusant les partis de « discussions stériles » et de « subversion ». Il avait souligné que ces activités mettaient en danger le « dialogue » national en cours sur l’avenir politique du Mali. Les partis politiques protestaient alors contre le maintien des militaires au pouvoir, exigeant le respect de l’échéance de mars 2024, à laquelle la junte s’était engagée à céder le pouvoir à des civils après des élections.
La suspension avait suscité un boycott des principaux partis et de ce qu’il restait de l’opposition, qui avaient refusé de participer au « dialogue » national. Ce dialogue, bien que controversé, s’est tenu avec la participation des soutiens du régime militaire. En mai, il a débouché sur des « recommandations » préconisant le maintien des militaires au pouvoir pour une période supplémentaire de deux à cinq ans, et suggérant la candidature de l’actuel chef de la junte à une future élection présidentielle.
La levée de la suspension des activités politiques pourrait être perçue comme une tentative d’apaisement des tensions et de réponse aux critiques internationales et locales.