La Haute Cour constitutionnelle de Madagascar a récemment validé un projet de loi visant à durcir les sanctions contre les auteurs de viols sur des mineurs. Désormais, une peine de castration chimique sera automatiquement prononcée à l’encontre des auteurs de viol commis sur un enfant de moins de dix ans. Cette mesure vise à lutter contre la recrudescence des viols dans le pays.
Initialement, le texte prévoyait des peines de castration chirurgicale ou chimique. Cependant, les magistrats ont estimé que la castration chimique, étant temporaire et réversible, n’était pas suffisante pour neutraliser définitivement les pédocriminels. Ils ont donc opté pour la castration chirurgicale, une mesure plus radicale.
La ministre de la Justice, Landy Mbolatiana Randriamanantenasoa, a quant à elle défendu cette mesure en affirmant que Madagascar est un pays souverain ayant le droit de modifier ses lois dans l’intérêt général. Elle a souligné la nécessité d’agir face à la gravité du problème, avec 600 cas de viols de mineurs recensés l’année dernière.
Cette décision suscite des réactions mitigées, avec des associations qui considèrent cette sanction comme inadaptée. Elles soulignent que le viol est un problème culturel plus large à Madagascar, qui s’exerce également au sein des foyers et de l’entourage proche des enfants et des adolescents.
L’ONG Amnesty International avait déjà exprimé des réserves concernant ces peines, les qualifiant de cruelles, inhumaines et dégradantes. Elle souligne que cette sanction ne respecte pas les dispositions constitutionnelles malgaches contre la torture et les mauvais traitements, ni les normes internationales relatives aux droits humains.