‘’Dits et Non-dits, Côte d’Ivoire : analyses linguistiques et sociolinguistiques de slogans politiques en période électorale’’, c’est le titre du livre du Maitre de Conférences en Sciences du langage à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Cocody, Anatole Béré, paru le Samedi 01 juillet 2023 aux Editions Universitaires Européennes.
L’intérêt de cette étude est donc d’apporter une contribution pour l’avènement d’un climat de paix, harmonie qui passe nécessairement par un bon usage de la langue.
Selon le préfacier, par ailleurs Enseignant-Chercheur et Professeur titulaire en Sciences du langage à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Cocody, Théodore Kouabena Kossonou, cette œuvre est une très belle contribution aux messages de paix, de réconciliation et de cohésion sociale dans les pays africains subsahariens pendant les périodes d’élections. Pour les besoins d’analyse, il met un accent particulier sur le contenu sémantique et syntaxique des slogans de campagne des candidats aux élections municipales de 2018 en Côte d’ivoire. Le contenu du livre prône « le savoir vivre » et « le vivre ensemble » (slogan du parti politique au pouvoir actuel) entre les populations ou les électeurs en période électorale. Théodore Kouabena Kossonou fait savoir que c’est ce que l’auteur a toujours prôné autour de lui et continue ainsi à le faire, à travers son livre, par des valeurs et des qualités qui égrènent le champ lexical suivant : sympathie, fraternité, savoir vivre ensemble, entraide. Ainsi, il choisit d’aborder la thématique complexe du « dire explicite » et du « dire implicite » des slogans de campagne. Toute chose qui se révèle à travers le titre de son livre intitulé « dits et non-dits », en s’appuyant sur les analyses linguistiques et sociolinguistiques d’un corpus d’échantillonnage de 155 énoncés ; et cela, à partir des travaux sur « l’analyse du discours politique et publicitaire » tel que décrit (le discours) par Charaudeau (1997) dans une visée communicationnelle.
Quant à Dr Anatole Béré, l’objectif est de montrer qu’à travers les slogans politiques diffusés au cours des campagnes électorales, il y a des messages évidents qui sont véhiculés mais, qui ont parfois des sous-entendus laissant aussi dévoiler de belliqueuses intentions.
« Dans beaucoup de pays africains et en Côte d’Ivoire, pour ce qui nous concerne, les périodes dites électorales ont parfois, de par les passions qu’elles suscitent, amené des acteurs politiques à réunir, à travers leurs discours, des conditions de crises multiformes. Et cela, parce que dans nos propos, il existe, la plupart du temps, de véritables fossés sémantiques entre ce qui est dit et le non-dit de ce qui est dit ou de ce qui aurait dû être dit. », Affirme-t-il
En outre, il précise que « la démarche a donc consisté en une esquisse d’analyses linguistiques, d’une part. Il s’est agi, à cet effet, d’exploiter, au niveau lexicologique, syntaxique, stylistique et pragmatique, des slogans politiques. D’autre part, ces slogans, relevés sur des affiches utilisées lors de la campagne pour les élections municipales du 13 octobre 2018 dans la ville d’Abidjan, ont été analysés au niveau sociolinguistique où le constat est fait que certains candidats ont, dans leur stratégie de communication, eu recours au français populaire ivoirien et aussi, à une langue nationale qu’est le malinké. Une constance sémantique, et certainement idéologique, se dégage de l’exploitation de tous ces slogans : nier à l’autre (l’adversaire politique) ce qu’on pense être soi-même ou ce qu’on pense pouvoir faire soi-même. »
Toussaint Konan
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