Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé, ce samedi 13 avril, un accord avec le Ghana pour le décaissement de 360 millions de dollars (environ 4,8 milliards de cedis ghanéens). Cette annonce intervient dans le cadre de la deuxième revue du programme économique de 3 milliards de dollars soutenu par la facilité élargie de crédit (FEC) approuvé par le Conseil d’administration du FMI le 17 mai 2023.
Cet accord est une étape cruciale pour renforcer les politiques économiques et soutenir les réformes en cours dans le pays ouest-africain. L’objectif principal est de promouvoir la stabilité macroéconomique et de stimuler une croissance inclusive et durable dans le pays.
« Ce décaissement de 360 millions de dollars marque une reconnaissance des progrès réalisés par le Ghana dans la mise en œuvre de réformes économiques solides. Les résultats économiques du pays ont été encourageants, avec une croissance économique plus robuste que prévu, une inflation maîtrisée et des améliorations notables dans les domaines budgétaire et extérieur en 2023 », a indiqué Stéphane Roudet, chef de mission du FMI pour le Ghana.
Notons toutefois, que cet accord dépend de la finalisation d’un protocole d’accord sur le traitement de la dette avec les créanciers bilatéraux officiels du Ghana. Une fois ces conditions remplies, Accra pourra accéder à ces fonds, renforçant ainsi son engagement envers la stabilité économique et la mise en œuvre continue de réformes structurelles.
Le Ghana, autrefois loué pour sa stabilité économique en Afrique de l’Ouest, fait face à une crise économique sans précédent. Les chocs externes tels que la pandémie mondiale et les conflits internationaux ont exacerbé les vulnérabilités financières du pays, entraînant une perte d’accès aux marchés de capitaux et une dette publique insoutenable. Le gouvernement ghanéen a lancé une restructuration de la dette et pris des mesures drastiques afin de rééquilibrer ses finances.
En outre, le président Nana Akufo-Addo, malgré ses réticences passées à demander une assistance internationale, a dû solliciter l’aide du FMI pour éviter un défaut de paiement. En réponse à cette situation alarmante, le Fonds est intervenu avec un accord FEC de 36 mois, qui injectera environ 3 milliards de dollars dans l’économie ghanéenne. Ce soutien financier vise à stimuler la croissance, restaurer la stabilité macroéconomique et garantir la viabilité de la dette à travers des réformes structurelles ambitieuses.
Cependant, faut-il le rappeler, la réussite de ce programme est conditionnée par la capacité du Ghana à conclure rapidement des accords de restructuration de la dette avec ses créanciers bilatéraux, notamment la Chine et la France.