La ministre sud-africaine des Relations internationales et de la Coopération, Naledi Pandor, a dénoncé récemment les menaces qu’elle a reçues de la part du renseignement israélien, après avoir engagé une procédure contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour violation de la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide.
« Je m’inquiète surtout pour ma famille, car certains messages sur les réseaux sociaux mentionnent mes enfants, mais c’est une chose courante. Les agents israéliens se comportent de cette façon, ils cherchent à nous intimider et nous ne devons pas nous laisser intimider », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse.
La ministre a affirmé que la sécurité autour d’elle devait être renforcée, mais qu’elle ne se laisserait pas dissuader de poursuivre son action en justice contre Israël, qu’elle accuse de commettre des actes de génocide contre les Palestiniens de la bande de Gaza.
L’Afrique du Sud a suspendu ses relations diplomatiques avec Israël en novembre 2023, en protestation contre les attaques israéliennes dans la bande de Gaza, qu’elle a qualifiées d’actes de génocide. Le 29 décembre 2023, l’Afrique du Sud a déposé une plainte contre Israël devant la CIJ, l’organe judiciaire principal de l’ONU, invoquant la convention de 1948, qui définit le génocide comme « l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ».
Le 26 janvier 2024, la CIJ a rendu une décision historique, reconnaissant que les actions d’Israël à Gaza sont plausiblement génocidaires et ordonnant à Israël de cesser ses actes de génocide et de permettre l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande. La CIJ a également demandé aux parties de lui soumettre des rapports sur l’exécution de son ordre dans un délai de six mois.
L’Afrique du Sud s’est félicitée de la décision de la CIJ, qu’elle a considérée comme une victoire pour le droit international et la justice mondiale. Elle a également appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à faire respecter l’ordre de la CIJ et à ne pas laisser le veto de certains États entraver la justice internationale.
Israël, de son côté, a rejeté la décision de la CIJ, qu’il a qualifiée de « biaisée » et de « politiquement motivée ». Il a affirmé que ses actions à Gaza étaient légitimes et nécessaires pour se défendre contre les tirs de roquettes du Hamas, le mouvement islamiste qui contrôle la bande. Il a également accusé l’Afrique du Sud de faire preuve d’un « double standard » et de soutenir le terrorisme.
La plainte sud-africaine contre Israël est la première du genre à être examinée par la CIJ, qui a été créée en 1946 pour régler les différends juridiques entre les États. La CIJ n’a pas de pouvoir contraignant, mais ses décisions ont une forte valeur morale et juridique. La CIJ peut également renvoyer les affaires devant le Conseil de sécurité de l’ONU, qui peut imposer des sanctions ou des mesures coercitives aux États qui ne respectent pas ses résolutions.