La flambée des prix du riz en Côte d’Ivoire a suscité de vives préoccupations parmi la population et les responsables politiques. Le député Assale Tiemoko, élu du peuple ivoirien, a récemment exprimé ses inquiétudes quant aux raisons de cette augmentation des prix et à l’incapacité du pays à garantir la sécurité alimentaire de sa population malgré ses terres fertiles.
Selon le député Assale Tiemoko, la montée en flèche des prix du riz, un aliment de base pour de nombreuses familles ivoiriennes, peut être attribuée en grande partie aux restrictions à l’exportation de l’Inde. L’Inde est un acteur majeur dans la production mondiale de riz, contribuant à hauteur de 40 % de l’offre mondiale. Cette nation asiatique joue également un rôle essentiel dans l’approvisionnement en riz de l’Afrique de l’Ouest.
Le député souligne que l’Afrique détient plus de 70 % des terres fertiles dans le monde, avec la Côte d’Ivoire possédant certaines des terres les plus fertiles du continent. Malgré ces atouts naturels, les Ivoiriens sont aujourd’hui confrontés à des prix du riz inabordables sur le marché local. Cette situation inquiétante suscite des interrogations sur la capacité du pays à subvenir aux besoins alimentaires de sa population.
La décision du gouvernement indien de réserver sa production de riz pour nourrir sa propre population a exacerbé la crise. Bien que cette mesure soit compréhensible du point de vue de l’Inde, elle a des répercussions dévastatrices sur les consommateurs ivoiriens qui voient les prix du riz grimper en flèche.
Assale Tiemoko a également exprimé sa crainte que d’autres grands producteurs de riz, comme la Chine, puissent suivre l’exemple de l’Inde, ce qui ne ferait qu’aggraver la crise alimentaire en Afrique de l’Ouest. Une telle éventualité laisserait de nombreuses personnes sans autre choix que de tenter de fuir la famine, mettant leur vie en danger pour chercher une meilleure vie ailleurs.
Cette situation soulève des questions fondamentales quant à la capacité des nations africaines à développer une agriculture durable et à garantir leur sécurité alimentaire. Alors que l’Afrique regorge de ressources naturelles, il est essentiel de se demander pourquoi, 63 ans après les indépendances, de nombreux pays du continent peinent encore à subvenir aux besoins alimentaires de leur population.
La crise du riz en Côte d’Ivoire met en lumière la nécessité d’investir massivement dans l’agriculture, de moderniser les pratiques agricoles et de promouvoir l’autosuffisance alimentaire. Les dirigeants politiques et les acteurs économiques doivent collaborer pour trouver des solutions à long terme afin d’éviter que de telles crises ne se reproduisent à l’avenir. La sécurité alimentaire doit rester une priorité pour chaque nation, et l’heure est venue pour l’Afrique de mettre en place des politiques agricoles efficaces et durables pour garantir un avenir meilleur pour ses citoyens.
WILLIAMS KAKOU