La Guinée Conakry, pays frontalier avec la Côte d’Ivoire, a interdit, mardi 18 juillet 2023, l’exportation d’une quinzaine de produits agricoles pour une durée de six mois, par l’entremise de la junte militaire au pouvoir.
Il s’agit notamment du riz, oignon, pomme de terre, piment sec, piment frais, aubergine, gombo, tomate fraîche, taro, manioc, maïs, farines de manioc et de maïs, igname, patate douce et huile de palme.
Cette décision est, selon les autorités guinéennes, pour préserver sa « souveraineté alimentaire » et sa « quiétude sociale ».
« Nous rentrons dans une période (de soudure). Il faut remplir nos réserves pour une souveraineté alimentaire, pour préserver la quiétude sociale », a souligné dans un communiqué le ministère du Commerce, de l’Industrie et des PME, Louopou LAMAH, ajoutant que leur exportation est « proscrite » sous peine d’amendes voire de poursuites pénales.
Même si la junte militaire explique que cette disposition sur l’exportation de denrée alimentaire n’est pas liée à des facteurs exogènes, elle intervient tout de même vingt-heure après la décision de la Russie de suspendre l’accord sur l’exportation de céréales à partir de la mer noire, au lendemain de l’attaque du pont de la Crimée.
En pleine guerre contre son voisin ukrainien, l’un des exportateurs de céréale mondial, depuis le 24 février 2022, cet accord permettait l’exportation des céréales ukrainiennes par la mer Noire, malgré la guerre entre les deux pays, au bénéfice notamment des pays africains.
Ce qui constituerait une menace à la fois pour l’économie mondiale notamment à cause de la flambée des prix de denrées alimentaires et la sécurité alimentaire liée au blé pour des pays dépendant de cet accord comme la Mauritanie. Car selon la dernière note trimestrielle de 2023, près d’un cinquième soit 18% de son blé provient d’Ukraine.
Casimir Boh