L’organisation terroriste Daech représente désormais « la menace la plus importante pour la paix » en Afrique, ont averti lundi 10 février 2025 à New York, deux hauts responsables de l’ONU lors d’une réunion du Conseil de sécurité.
Le chef du Bureau de lutte contre le terrorisme (BLT) de l’ONU, Vladimir Voronkov, a alerté sur la capacité accrue du groupe à planifier des opérations extérieures à partir de son fief dans le désert syrien, la Badia. L’instabilité actuelle en Syrie, accentuée par la chute du régime de Bachar Al-Assad en décembre dernier, risque de favoriser l’accès de Daech à des stocks d’armes sophistiquées, a-t-il ajouté.
De son côté, la directrice exécutive du Comité contre le terrorisme (DECT), Natalia Gherman, a souligné que Daech et ses affiliés exploitent les conflits et la précarité pour se renforcer en Afrique. Dans la région du Sahel et du bassin du lac Tchad, l’État islamique en Afrique de l’Ouest continue de recruter des enfants, d’attaquer des écoles et des hôpitaux, et de multiplier les enlèvements.
Mme Gherman a également relevé des « lacunes persistantes » dans la sécurité des frontières et la lutte contre le financement du terrorisme en Afrique. Elle a appelé à une coopération régionale renforcée et à la mise en place de programmes de poursuites judiciaires, de réhabilitation et de réinsertion pour les individus radicalisés.
Pour mieux contrer l’usage des nouvelles technologies financières par les groupes terroristes, l’ONU a récemment adopté les « Principes directeurs de l’Algérie », qui proposent des recommandations aux États membres.
Face à l’ampleur de la menace, l’ONU exhorte les pays africains et la communauté internationale à renforcer leur collaboration pour enrayer l’expansion de Daech sur le continent.