Le gouvernement ivoirien a lancé un avertissement sévère contre le non-respect de l’obligation de déclaration de patrimoine. Lors d’une cérémonie à Abidjan-Cocody, le lundi 13 novembre, le président de la Haute autorité pour la bonne gouvernance (HABG), Epiphane Zoro Ballo, a annoncé que ceux qui refusent de se conformer à cette obligation constitutionnelle ont désormais 90 jours pour se mettre à jour, sous peine de sanctions financières.
La HABG, résolue à faire respecter la loi, a officiellement remis la première liste des personnes réfractaires à la déclaration de patrimoine au président de la Chambre nationale des Commissaires de Justice, Maître Cissé Yao. D’après la note d’information, environ 20% des assujettis n’ont pas encore satisfait à cette obligation constitutionnelle. Pour Epiphane Zoro Ballo, ce non-respect expose à des soupçons légitimes d’enrichissement illicite, incluant le blanchiment de capitaux.
“La Haute autorité pour la bonne gouvernance fera appliquer les sanctions prévues par la loi aux assujettis qui refusent de se soumettre à cette obligation dans les délais prescrits. Après réception des mises en demeure, les assujettis auront quatre-vingt-dix jours pour se mettre en règle vis-à-vis de la loi et de la constitution,” a averti Ballo.
Ces dernières années, la Côte d’Ivoire a fait de grands pas dans la promotion de la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption. Plusieurs institutions comme la HABG et la Cour des Comptes ont été créées, un ministère dédié a été instauré en 2021, et des Prix d’Excellence ont été annoncés en 2022 pour encourager ces efforts. De plus, le système de surveillance Spacia a été lancé pour faciliter la détection et la dénonciation des actes de corruption.
Ces initiatives ont favorisé, entre 2012 et 2018, la réduction du taux de pauvreté, une bonne gestion des programmes économiques et financiers, des avancées notables dans la lutte contre la corruption, une amélioration de l’indice de développement humain, une accélération de l’accès des populations aux services sociaux de base (eau potable, santé, électricité, etc.), une baisse de l’indice de sécurité, et un taux d’endettement soutenable. Ces réformes ont également rassuré les partenaires et les investisseurs.