Amnesty International a appelé les autorités ivoiriennes à tenir leurs engagements après la suspension des opérations de déguerpissements dans le district autonome d’Abidjan. Ces opérations, entamées en janvier 2024, ont causé d’importants préjudices à des milliers de familles, souvent laissées sans logement, sans compensation et sans alternative viable.
Depuis le début des démolitions, plusieurs violations des droits humains ont été documentées, notamment des expulsions forcées menées sans consultation préalable et parfois de manière violente. Samira Daoud, directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a déclaré que ces opérations ont aggravé la précarité des personnes concernées et nécessitent une réponse urgente.
En mars 2024, les autorités ivoiriennes avaient promis des mesures de relogement et d’indemnisation pour les victimes. Cependant, ces engagements peinent à se matérialiser sur le terrain. Amnesty International a salué la suspension des déguerpissements annoncée le 21 novembre 2024, tout en insistant sur la nécessité d’une mise en œuvre rapide des promesses faites. Selon Samira Daoud, il est essentiel que les familles affectées reçoivent une indemnisation juste et bénéficient de solutions de relogement adaptées.
Les déguerpissements avaient pour objectif de sécuriser des zones considérées à risque, notamment face aux inondations, mais les méthodes utilisées ont été vivement critiquées. Outre les habitants des quartiers concernés, les travailleurs du secteur informel ont également été touchés par des opérations d’assainissement urbain, qui ont conduit à la destruction de leurs installations et biens, accentuant les difficultés sociales.
Amnesty International a rappelé que la Côte d’Ivoire, en tant que signataire de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples ainsi que du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, doit respecter les droits fondamentaux de ses citoyens. L’organisation demande aux autorités d’explorer toutes les alternatives possibles aux expulsions forcées et, en cas d’impossibilité, de respecter strictement les normes internationales.
Alors que les opérations de déguerpissements sont suspendues, les attentes envers le gouvernement restent élevées. Pour des milliers de familles déjà affectées, l’urgence est désormais de passer des promesses aux actes concrets.