Dans l’ombre bienveillante de la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la Paix, à Yamoussoukro, s’est tenu un conclave historique pour la Communauté Baoulé. Réunissant plusieurs centaines de dignitaires, chefs de cantons, et cadres tribaux, sous la direction des doyens Camille Alliali et Cowppli-Bony, cet événement intervient comme une réponse ferme à la crise de succession qui secoue le Royaume Baoulé depuis l’intronisation contestée « d’un prétendu Roi » à Sakassou le 17 juin 2024.
Le royaume a été pris de court par une cérémonie d’intronisation « non conforme aux traditions séculaire », jugée comme une violation grave des coutumes ancestrales qui régissent la légitimité du pouvoir. Cette action a suscité une onde de choc parmi les Baoulé, connus pour leur attachement profond à leurs rituels et à leur identité culturelle.
« Nous dénonçons avec vigueur cette désignation cavalière qui cherche à semer la discorde au sein de notre communauté unie », a déclaré Nanan Kouamé Konan Jacques, Chef du village de Gbofia et porte-parole du conclave. Les membres réunis à Yamoussoukro ont exprimé une vive protestation contre cette action, affirmant que seule la légitimité issue des rites traditionnels peut conférer le titre royal.
Le conclave n’était pas seulement une réunion de réaction, mais aussi un forum pour réaffirmer les valeurs fondamentales de la communauté Baoulé. « Notre Roi, Ôtimi Kassi Anvo Michel, a suivi scrupuleusement les étapes requises de son intronisation, sous les auspices respectés de nos anciens », a souligné Nanan Kouamé. Cette reconnaissance implique non seulement un respect pour leur souverain légitime, mais aussi une défense de l’intégrité culturelle et de la paix communautaire.
Face à cette crise, les sages Baoulé ont tracé une voie de résolution pacifique. Ils ont appelé à une unité renouvelée, exhortant tous les membres de la communauté à se rassembler autour de leur souverain reconnu. Des démarches administratives seront entreprises pour clarifier la gravité de cette usurpation, affirmant ainsi la volonté de maintenir l’ordre et la tradition au sein du royaume Baoulé.
En somme, ce conclave à Yamoussoukro restera gravé dans les annales comme un moment crucial où la communauté Baoulé a fait front uni contre l’injustice perpétrée contre ses traditions et son héritage sacré. C’est aussi un rappel puissant de la résilience et de la fierté d’un peuple déterminé à défendre ses valeurs ancestrales avec courage et dignité, dans un contexte où la paix et l’harmonie communautaire demeurent leurs piliers indéfectibles.