Dans une interview exclusive accordée à La Radio de la Paix (Ex-ONUCI FM), le président de l’Association nationale des producteurs de café-cacao (ANAPROCI), s’est fermement prononcé contre le prix du cacao fixé à 1 800 FCFA par kilogramme pour la campagne 2024-2025. Selon lui, ce prix est bien en deçà des attentes des producteurs ivoiriens.
Le président rappelle qu’en vertu de la réforme de 2012, le prix aux producteurs doit représenter 60% du prix CAF (Coût, Assurance, Fret). Pourtant, cette année, cette règle n’a pas été respectée. « Le gestionnaire s’est aligné sur les prix du Ghana sans prendre en compte notre réalité, » a-t-il déploré.
L’ANAP avait calculé que le prix du cacao aurait dû avoisiner 4 000 FCFA par kilogramme, bien loin des 1 000 FCFA actuels. « Le prix mondial du cacao dépasse les 10 000 dollars la tonne. Nous espérions donc au moins 3 500 francs, » a-t-il ajouté. Le président a également souligné que les producteurs ghanéens touchent un peu plus, avec 1 823 FCFA par kilogramme, ce qui représente une différence significative.
En ce qui concerne la Couverture Maladie Universelle (CMU), l’ANAPROCI critique l’initiative du gouvernement, qui prévoit de couvrir les cotisations des producteurs via le Conseil Café-Cacao. Pour le président, il aurait été préférable de « rémunérer correctement les producteurs » afin qu’ils puissent souscrire eux-mêmes à la CMU. Selon ses calculs, le budget nécessaire pour couvrir les familles des producteurs est bien supérieur aux montants annoncés par le gouvernement.
Finalement, le président de l’ANAPROCI a dénoncé un manque de dialogue avec le Conseil Café-Cacao, affirmant que les décisions sont prises unilatéralement, sans consultation des producteurs. « Nous demandons un dialogue plus ouvert et transparent pour que les décisions prises reflètent réellement les besoins des producteurs, » a-t-il conclu.