La Banque Africaine de Développement (BAD) annonce de nouvelles avancées dans la lutte contre le déficit de financement climatique en Afrique. En mai dernier, la Banque a initié un partenariat audacieux avec des institutions financières en Côte d’Ivoire, la Banque Nationale d’Investissement (BNI), et au Bénin, La Caisse des Dépôts et Consignations du Bénin (CDC Bénin), pour donner naissance aux premières Banques Vertes en Afrique.
Cette initiative pionnière vise à surmonter le déficit persistant de fonds climatiques, une problématique récurrente lors des conférences de la COP. En réaction à ce succès initial, la BAD annonce son association avec des institutions financières au Maroc et en Égypte, prévoyant ainsi le lancement de nouvelles banques vertes en Afrique du Nord dès ce mois de décembre.
Audrey-Cynthia Yamadjako, coordinatrice de l’Initiative de la Banque verte africaine, souligne l’engagement croissant des gouvernements africains et des institutions financières envers les banques vertes, affirmant que cela « montre que l’Afrique prend en main ses besoins de financement climatique. »
Bien qu’elle soit la région du monde la plus vulnérable au climat, l’Afrique ne reçoit que 3% du financement climatique mondial. Les Banques Vertes, en établissant des mécanismes de financement vert au sein des institutions financières au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Maroc, et en Égypte, ambitionnent de doter les banques locales des compétences nécessaires pour attirer des financements climatiques tant nationaux qu’internationaux.
Ces institutions financières hybrides transcendent les contraintes traditionnelles de l’investissement, rendant les projets climatiques plus attrayants et moins risqués pour les bailleurs de fonds et les acteurs du secteur financier dédié au climat. « D’ici 2030, le financement estimé nécessaire pour que les pays africains respectent leurs contributions déterminées au niveau national (NDC) s’élèvera à environ 2,8 milliards de dollars. Nous ne pouvons plus attendre pour résoudre le manque de financement climatique en Afrique », a expliqué Yamadjako.
Malgré les promesses de 100 milliards de dollars par an faites par les pays développés à la COP 15 en 2009, le financement tarde à venir. Face à ces incertitudes, l’Initiative de la Banque verte africaine prévoit de déployer un grand nombre de banques vertes à travers le continent au cours des prochaines années.
En octobre dernier, la BAD, en collaboration avec le Fonds vert pour le climat, a levé des fonds concessionnels pour la banque verte du Rwanda, Ireme Invest, contribuant ainsi à la capitalisation totale de 142 millions de dollars grâce à des agences de développement internationales. D’ici 2030, l’Initiative de la Banque verte africaine aspire à soutenir la création d’un écosystème de facilités d’investissement évalué jusqu’à 1,5 milliard de dollars à travers tout le continent.
Cette initiative, lancée lors de la COP 27 en Égypte, représente une solution réaliste au manque de financement climatique en Afrique. Elle ouvre la voie à un avenir plus résilient et durable pour le continent africain, démontrant que des actions concrètes sont en cours pour surmonter les défis du financement climatique.