À la mi-mai, l’ouest canadien est déjà en proie aux flammes, annonçant une saison des feux de forêt précoce et inquiétante. Des milliers de personnes ont été évacuées dans le nord-est de la Colombie-Britannique et au Manitoba, ravivant les souvenirs des incendies dévastateurs de l’été 2023.
Selon notre correspondante à Montréal, Justine Cohendet, plus d’une dizaine de brasiers menacent le nord-est de la Colombie-Britannique. À Fort Nelson, un incendie de forêt à moins de deux kilomètres de la ville a forcé l’évacuation de 3 500 personnes. De même, près de 700 habitants du nord-est du Manitoba, à la frontière avec la Saskatchewan, ont dû quitter leurs domiciles en raison d’un incendie qui a déjà détruit 35 000 hectares de forêt. La ville pétrolière de Fort McMurray, dans le nord de l’Alberta, pourrait également être évacuée prochainement.
La province de l’Alberta est particulièrement touchée, avec la moitié des feux actifs aujourd’hui ayant commencé l’an dernier. Les conditions climatiques actuelles exacerbent cette situation, comme l’explique Benjamin Sultan, climatologue et expert du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). Un hiver doux avec peu de neige, une grande sécheresse et des vents d’ouest secs créent un terrain propice aux incendies.
Les incendies de 2023 ont laissé un environnement favorable à de nouveaux feux massifs. « Dans la province d’Alberta, la moitié des feux qui sont actifs aujourd’hui datent de l’an dernier », souligne Benjamin Sultan. Le climatologue prédit que le Canada devra faire face à des feux de forêt de plus en plus précoces.
Outre la destruction de la biodiversité et les risques pour les habitants, ces feux de forêt entraînent également une mauvaise qualité de l’air, ce qui fait craindre un nouvel été difficile. En 2023, le Canada avait perdu près de 9 millions d’hectares de forêt, un record que personne ne souhaite voir battu.