Le général Brice Oligui Nguema prête serment ce lundi 4 septembre 2023 en tant que président de transition au Gabon, après avoir renversé Ali Bongo lors d’un putsch sans effusion de sang.
Nguema promet d’installer des institutions plus démocratiques et d’organiser des élections libres, bien qu’il n’ait pas fixé de durée pour la transition. La population semble majoritairement soutenir l’armée, qui l’a “libérée du clan Bongo”, au pouvoir depuis plus de 55 ans.
Un putsch salvateur ?
Le coup d’État s’est déroulé dans un contexte de mécontentement généralisé à l’égard du régime Bongo. La famille Bongo dirigeait sans partage depuis plus de 55 ans ce petit État d’Afrique centrale, parmi les plus riches du continent grâce à son pétrole mais dont la richesse était accaparée par une élite dans et autour de cette famille que l’opposition, et les putschistes depuis mercredi, accusent de “corruption” “massive” et de “mauvaise gouvernance”. Ali Bongo Ondimba, 64 ans, en résidence surveillée depuis le putsch, avait été élu en 2009 à la mort de son père Omar Bongo Ondimba, qui avait déjà dirigé le pays plus de 41 ans.
Promesses du général Oligui
Le général Brice Oligui Nguema, qui a pris les rênes du pays après le coup d’État, a promis de lutter contre la corruption et la mauvaise gouvernance, tout en redressant l’économie et en redistribuant les revenus et les richesses du pays aux populations. Il prévoit d’organiser des élections libres après l’adoption d’une nouvelle Constitution par référendum.
La population gabonaise semble majoritairement soutenir le général Oligui et son gouvernement de transition. Des manifestations quotidiennes ont lieu dans tout le pays pour exprimer leur gratitude envers l’armée qui les a “libérées du clan Bongo”. Toutefois, une frange de l’ancienne opposition exhorte le nouveau président à remettre le pouvoir rapidement pour éviter une dérive autoritaire.
Prochaines étapes pour le Gabon
Le gouvernement de transition dirigé par le général Oligui Nguema devra faire face à plusieurs défis majeurs pour redresser le pays. Parmi ces défis figurent la lutte contre la corruption, la réforme des institutions politiques et la relance de l’économie gabonaise. Le nouveau président devra également s’atteler à la rédaction d’une nouvelle Constitution qui devra être soumise à référendum avant la tenue d’élections libres et transparentes.
Le général Oligui Nguema a appelé la communauté internationale à soutenir le processus de transition au Gabon. Les partenaires internationaux, notamment la France, ancienne puissance coloniale et principal partenaire économique du pays, seront attentifs aux évolutions politiques et économiques du Gabon dans les mois à venir.
Le Gabon entre dans une nouvelle ère avec la prise de pouvoir du général Brice Oligui Nguema. Les promesses de réformes démocratiques et de lutte contre la corruption ont suscité un regain d’espoir parmi la population gabonaise. Toutefois, le défi pour le gouvernement de transition sera de concrétiser ces promesses et d’assurer une transition pacifique et démocratique pour le pays. Les prochains mois seront cruciaux pour déterminer si le Gabon peut tourner définitivement la page du règne du clan Bongo et entamer une nouvelle ère de prospérité et de démocratie.
(AFP)