SpaceX : un employé décédé en 2014 et 600 blessures non signalées

En 2014, Lonnie LeBlanc, employé SpaceX de 38 ans, est mort en travaillant. L’ancien des Marine était assis sur un morceau de mousse isolante, pour tenter de maintenir ce dernier sur un véhicule en mouvement, lorsqu’une forte rafale de vent l’a fait chuter, le tuant sur le coup. Mais bizarrement, l’incident n’a jamais été signalé au public.

Comme l’indique Futurism, qui reprend les résultats d’une enquête publiée par Reuters, l’employé de l’entreprise spatiale n’avait pas les sangles nécessaires pour sécuriser la mousse. Cette situation l’a poussé à prendre un risque lors d’un transport vers le hangar principal dans le sud du Texas.

Employees work in a clean room on the Crew Dragon capsule for the NASA Commercial Crew Program (CCP) during an event at the Space Exploration Technologies Corp. (SpaceX) headquarters in Hawthorne, California, U.S., on Thursday, Oct. 10, 2019. SpaceXs Elon Musk and NASA Administrator Jim Bridenstine staged a public show of support for one another at the rocket companys headquarters Thursday, weeks after the two traded barbs over the closely held companys delayed efforts to fly astronauts for the first time. Photographer: Patrick T. Fallon/Bloomberg via Getty Images

D’après la même enquête, il y a eu au moins 600 blessures –plus ou moins graves– qui n’ont pas non plus été signalées. Du traumatisme crânien à l’amputation Depuis 2016, SpaceX n’a pas toujours communiqué le nombre total de blessures annuelles à l’Occupational Safety and Health Administration (OSHA), bien que ce soit une exigence réglementaire.

Reuters pointe du doigt de graves manquements à la sécurité des travailleurs de l’entreprise d’Elon Musk, «dont beaucoup seraient dus à un lieu de travail chaotique ou à un personnel insuffisamment formé ou épuisé», rapporte Futurism. À croire que la production de fusées à un rythme effréné engendre des risques pour les travailleurs.

Sur les 600 autres blessures révélées par l’agence de presse anglaise, on dénombre 100 cas de coupures, 29 fractures ou dislocations et 17 cas de doigts ou de mains écrasés. Il y a aussi eu une fracture du crâne, un traumatisme crânien et quatre commotions cérébrales. Enfin, huit accidents ont entraîné des amputations et sept blessures aux yeux sont survenues.

Des conditions de travail désastreuses Certains employés ont accepté de parler à Reuters et ont déclaré qu’Elon Musk considérait que la sécurité relevait de la responsabilité de chaque travailleur. Il aurait même découragé les employés de porter les gilets jaunes de sécurité parce qu’il «n’aimait pas les couleurs vives». Les autorités de réglementation n’ont jamais pris de sanctions contre la société, mis à part quelques petites amendes.

Dans les installations de SpaceX, où se trouve la fusée Starship, le bien-être des employés n’est donc pas une préoccupation. Ces derniers y travailleraient plus de quatre-vingts heures par semaine et dormiraient sur place pendant la nuit. «SpaceX ne devrait pas être exemptée de la protection des travailleurs contre les blessures ou les décès», dénonce Jordan Barab, qui a été secrétaire adjoint de l’OSHA entre 2009 et 2017.

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