Le Sénégal se trouve à un moment critique en matière de gestion budgétaire. Une équipe du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Edward Gemayel, a récemment visité le pays pour évaluer les données révisées sur les finances publiques. Le rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) a révélé des écarts significatifs par rapport aux estimations initiales, mettant en lumière un déficit budgétaire et une dette publique bien plus élevés que prévu entre 2019 et 2023.
Les conclusions de l’IGF pointent du doigt des investissements massifs financés par des emprunts extérieurs et locaux, qui ont considérablement alourdi les finances publiques. Cette situation place les autorités sénégalaises devant l’urgence de prendre des mesures concrètes pour éviter un dérapage budgétaire.
« Le personnel du FMI se félicite du rapport de l’IGF sur les finances publiques et de l’engagement du gouvernement en faveur d’une gouvernance solide et de la transparence budgétaire », a précisé Edward Gemayel à ce sujet.
Les déficits budgétaires pourraient encore se creuser si des actions rapides ne sont pas entreprises. Les dépenses ont été particulièrement élevées ces dernières années, notamment en raison d’une hausse substantielle des investissements dans les infrastructures, alors que les recettes fiscales peinent à suivre le rythme. Cette tendance a été confirmée à la fin septembre, faisant craindre une aggravation du déficit pour l’année 2024.
Face à ces défis, le FMI recommande des réformes urgentes. Il plaide notamment pour une meilleure mobilisation des recettes domestiques, en passant par la rationalisation des exonérations fiscales, ainsi que la réduction progressive des subventions énergétiques, qui constituent un poids important pour l’État.
Selon Edward Gemayel, des actions rapides sont nécessaires à ce niveau. « Il est essentiel que les autorités mettent en œuvre des mesures audacieuses et rapides pour assurer la viabilité des finances publiques et placer la dette publique sur une trajectoire décroissante », a-t-il insisté.
La loi de finances 2025 représente une opportunité cruciale pour le Sénégal de mettre en œuvre ces réformes et de rétablir un équilibre budgétaire. Selon le FMI, il est impératif que le gouvernement profite de cette occasion pour affronter les défis structurels de longue date. La transparence et la discipline budgétaire seront déterminantes pour restaurer la confiance et créer un cadre favorable à une croissance économique durable et inclusive.
En attendant, le FMI a assuré qu’il continuerait à travailler étroitement avec les autorités sénégalaises pour élaborer un plan d’action adapté et surmonter les obstacles économiques actuels.