La décision du président sénégalais Macky Sall de reporter les élections législatives prévues pour le 28 février 2024 a provoqué la colère de l’opposition et de la société civile, qui dénoncent un coup de force et une violation de la Constitution. Des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes du pays, faisant face à la répression des forces de sécurité. Le bilan est de plusieurs blessés et arrestations.
Face à cette crise, la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a pris ses distances avec le chef de l’Etat sénégalais et a appelé au respect de la Constitution et de la paix. Dans un communiqué publié le 6 février 2024 à Abuja, la Commission a encouragé la classe politique à prendre de toute urgence les mesures nécessaires pour rétablir le calendrier électoral conformément aux dispositions de la Constitution du Sénégal.
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“La Commission de la CEDEAO déconseille toute action ou déclaration qui pourrait aller à l’encontre des dispositions de la Constitution du pays et rappelle à la population et à la classe politique leur responsabilité dans le maintien de la paix et de la stabilité dans le pays”, a-t-elle déclaré.
La Commission a également lancé un appel à toutes les parties prenantes pour qu’elles renoncent à la violence et à toute action susceptible de troubler davantage la paix et la stabilité du pays. Elle a exhorté les forces de l’ordre à faire preuve de la plus grande retenue et à protéger les droits fondamentaux de tous les citoyens.
La Commission de la CEDEAO a affirmé qu’elle resterait attentive aux événements et qu’elle prendrait toutes les mesures nécessaires pour accompagner le gouvernement et le peuple sénégalais à maintenir la tradition démocratique du Sénégal. Elle a réitéré son engagement à œuvrer pour la consolidation de la démocratie et de l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest.