Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a récemment annoncé lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue burkinabè, K.J.M. Traoré, à Ouagadougou, que les instructeurs russes présents au Burkina Faso seront renforcés dans les prochains mois. Cette déclaration du chef de la diplomatie russe s’inscrit dans un contexte régional complexe en évolution constante.
Au-delà du Burkina Faso, la Russie a récemment intensifié son emprise dans la région du Sahel, tout en montrant un intérêt croissant pour la côte ouest de l’Afrique. Des changements d’alliances se sont également produits, comme au Niger où l’armée a pris le pouvoir en 2023, suscitant des spéculations sur un possible alignement sur Moscou. Ces spéculations se sont concrétisées avec l’arrivée d’instructeurs russes et d’équipements militaires à Niamey en avril 2024.
De plus, cette montée en puissance de la présence russe n’est pas sans réactions locales. L’arrivée des conseillers militaires russes a provoqué des manifestations à Niamey, avec des appels au retrait des forces américaines qui annoncent leur départ du Niger, fermant ainsi une base de drones clé.
La visite de Sergueï Lavrov en Afrique de l’Ouest et centrale, y compris au Tchad, marque un engagement ferme à renforcer la coopération militaire pour contrer le terrorisme au Sahel. Cette stratégie s’inscrit dans le cadre de la nouvelle structure paramilitaire russe, « Africa Corps », qui a émergé après la mort du fondateur du groupe Wagner, Evgueni Prigojine.
Africa Corps représente une transformation significative de la présence militaire russe en Afrique, étroitement contrôlée par l’État russe et alignée sur ses intérêts. Cette organisation, bien qu’utilisant encore la marque Wagner pour la communication et le recrutement, opère désormais avec une stratégie différente, soutenant des entreprises existantes plutôt que de créer de nouvelles entités pour exploiter les ressources naturelles.
En résumé, la montée en puissance des instructeurs russes au Burkina Faso s’inscrit dans un contexte régional complexe, marqué par des changements d’alliances, des réactions locales et l’émergence d’une nouvelle entité militaire russe en Afrique. Ces évolutions auront un impact significatif sur la sécurité et la politique dans la région du Sahel et au-delà.
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