Pendant près de mille ans, les femmes chinoises ont été soumises à une pratique aussi fascinante qu’intriguante.
Il s’agit du bandage des pieds.
Initiée à la cour impériale, cette tradition s’est répandue à toutes les classes de la société.
L’origine exacte de cette pratique demeure incertaine.
Cependant, une légende raconte qu’un empereur de la dynastie Tang, au Xe siècle, aurait inspiré la coutume en demandant à l’une de ses concubines de bander ses pieds pour exécuter une danse gracieuse.
Quelle que soit la véracité de cette histoire, le bandage des pieds débuta dans les cercles de la cour impériale avant de se répandre dans toute la société chinoise.
Les petites filles étaient les premières victimes de cette méthode barbare.
Le processus consistait à immerger leurs pieds dans de l’eau bouillante, puis à les envelopper progressivement dans des bandelettes tout en repliant les orteils.
Cette déformation douloureuse des pieds visait à réduire leur taille au maximum.
A l’époque, c’était une caractéristique considérée comme une marque de beauté.
Les femmes dont les pieds mesuraient moins de 7,5 cm étaient honorées du titre prestigieux de « Lotus d’or ».
Cependant, cette pratique avait des conséquences dévastatrices.
Les femmes subissaient des douleurs intenses, des fractures des doigts de pied étaient fréquentes, et la mobilité était considérablement restreinte.
L’interdiction formelle du bandage des pieds est survenue en 1912 avec l’avènement de la République en Chine.
Cependant, ce n’est qu’au cours des années 1950 que la pratique a réellement disparu.
Aujourd’hui, elle est considérée comme une forme de mutilation et est sanctionnée en conséquence.
Malgré son caractère dégradant, le bandage des pieds reste un élément marquant de l’histoire culturelle chinoise.