Le Programme alimentaire mondial (PAM) se voit contraint de réduire de 74% son assistance alimentaire dans l’Est de la République démocratique du Congo, passant de 2,3 millions à seulement 600 000 bénéficiaires mensuels depuis octobre, face à un déficit de financement criant.

Dans cette région ravagée par les conflits armés, 25 millions de personnes sont en proie à l’insécurité alimentaire aiguë. « Le PAM ne peut venir en aide qu’à une fraction des personnes dans le besoin », a lancé la représentante de l’agence en RDC, Cynthia Jones, dans un cri d’alarme publié vendredi 7 novembre. Selon elle, l’organisation manque cruellement de fonds et opère dans un environnement de plus en plus périlleux.

Le constat est alarmant dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, isolées par l’avancée du groupe armé M23 et où « des personnes meurent déjà de faim ». Une personne sur trois, soit plus de 10 millions d’habitants, fait face à des niveaux critiques de faim, d’après le dernier rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC).

Sans un apport urgent de 350 millions de dollars pour les six prochains mois, l’aide pourrait être encore divisée par deux, ne touchant plus que 300 000 personnes. Plus grave encore, une « rupture totale de la chaîne d’approvisionnement » est redoutée d’ici mars 2026.

Le PAM, qui avait soutenu plus de trois millions de personnes entre janvier et août 2025, a déjà fermé certains bureaux et réduit ses effectifs. L’accès aux zones contrôlées par les groupes armés complique davantage la distribution de l’aide humanitaire.

Face à cette urgence vitale, l’agence onusienne appelle la communauté internationale à une mobilisation immédiate pour éviter un effondrement humanitaire sans précédent dans l’Est de la RDC.

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