Le Premier ministre du Niger, Ali Mahamane Lamine Zeine, a exprimé son mécontentement lors de sa récente rencontre avec une délégation de la Banque Mondiale. Alors que la reprise de la coopération entre les deux parties était annoncée positivement, le Premier ministre a vivement critiqué les prises de position de la Banque mondiale suite à l’événement du 26 juillet.
Lors de la rencontre, Lamine Zeine a dénoncé le délai jugé trop long pris par la Banque pour évaluer la situation en vue de la reprise de la coopération. Il a également exprimé son indignation face au soutien rapide de la Banque aux sanctions punitives de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), soulignant leur impact néfaste sur le Niger en restreignant l’accès aux produits de première nécessité tels que les médicaments, les denrées alimentaires et l’énergie.
« Je ne peux pas laisser cette occasion sans qu’on se dise effectivement certaines vérités », a martelé le Premier ministre, critiquant la précipitation de l’institution financière à se conformer aux sanctions punitives de la CEDEAO. Il a également remis en question l’existence de mesures similaires dans les politiques de la Banque.
Lamine Zeine a exprimé son choc en rappelant ce que la Banque avait été capable de faire dans le pays il y a quelques années dans des situations similaires. Il a également souligné que le coup d’état du 26 juillet 2023 était le seul changement non constitutionnel dans le pays qui s’est déroulé sans violence et qui a bénéficié d’un large soutien populaire.
« Nous avions pensé que nos partenaires allaient en tenir compte », a-t-il ajouté sur un ton déçu, mettant ainsi en lumière ses préoccupations quant aux décisions prises par certains partenaires du Niger après les événements du 26 juillet, tout en soulignant une forme d’ingérence dans les affaires intérieures du pays.