Les autorités maliennes affirment avoir piraté l’entreprise française Idemia pour récupérer des données électorales, justifiant le report de la présidentielle. Un report justifié par la prétendue « prise d’otage » des données. Mardi soir, la télévision d’État ORTM diffuse un reportage mettant en scène des hackers maliens affirmant avoir travaillé « trois semaines jour et nuit » pour récupérer les mots de passe et accéder aux données Ravec, entraînant la création du nouveau fichier Mali Koura Biométrie.
Sous les applaudissements des autorités maliennes de transition, ces hackers sont décorés Chevaliers de l’ordre national. La mise en place du nouveau système biométrique est saluée comme une « solution souveraine » et le « basculement » du fichier d’Idemia vers Mali Koura est présenté comme un succès sans coût pour les finances publiques.
Les autorités françaises et Idemia n’ont pas réagi officiellement. Une source proche d’Idemia indique que le Mali avait toujours accès aux données, rappelant que la collaboration s’était arrêtée mais les mots de passe étaient disponibles. La situation soulève des questions sur la dette de plus de 5 milliards de francs CFA due à Idemia et son impact sur les élections.
Bien que le problème lié à cette dette ait été résolu pour le référendum constitutionnel en juin, aucune nouvelle date n’a été annoncée pour la présidentielle, initialement prévue en février.