Dans une annonce télévisée mercredi soir, le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement malien, a informé le public de la suspension des activités des partis politiques et des associations politiques à travers tout le territoire national. Cette mesure, justifiée par des raisons politiques et sécuritaires, a été prise par le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, et suscite déjà de vives réactions tant au niveau national qu’international.
Le colonel Maïga a déclaré lors d’un point de presse que la situation sécuritaire précaire demeure l’une des principales préoccupations du gouvernement malien, malgré les récentes avancées, telles que la reprise de la ville de Kidal en novembre 2023. Cette décision intervient alors que le Mali est confronté à des défis sécuritaires persistants, notamment la menace terroriste et les tensions communautaires.
Lors de la lecture du décret pris en conseil des ministres par le chef de la junte, le colonel Maïga a spécifié que les activités des partis politiques et des associations politiques seront suspendues jusqu’à nouvel ordre, pour des raisons d’ordre public. Il a également critiqué la classe politique malienne, l’accusant de mener des débats stériles et de semer la subversion, au lieu de se concentrer sur les défis urgents auxquels le pays est confronté.
Cette suspension des activités politiques survient dans un contexte où des voix de plus en plus nombreuses réclament un retour rapide à l’ordre constitutionnel, faisant valoir que la période de transition a pris fin le 26 mars dernier. Cependant, la junte malienne rejette cet argument, affirmant la nécessité d’instaurer un climat de sérénité en vue du dialogue national inter-malien annoncé pour traiter les problèmes du pays.