Les agences de l’ONU ont réagi, mardi 21 janvier 2025, aux décrets du Président américain Donald Trump mettant fin à l’adhésion des États-Unis à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et retirant le pays de l’Accord de Paris sur le climat, soulignant l’impact négatif potentiel massif sur la santé publique et les efforts visant à freiner le réchauffement climatique.
L’OMS a regretté cette décision et souhaité que le nouveau Président américain revienne sur son décret signé lundi quelques heures après son investiture.
L’Agence sanitaire mondiale de l’ONU « regrette l’annonce de l’intention des États-Unis d’Amérique de se retirer de l’Organisation », a écrit sur le réseau social X le Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
« L’OMS joue un rôle crucial dans la protection de la santé et de la sécurité des populations du monde entier, y compris des Américains, en s’attaquant aux causes profondes des maladies, en renforçant les systèmes de santé et en détectant, prévenant et répondant aux urgences sanitaires, y compris les épidémies, souvent dans des endroits dangereux où d’autres ne peuvent pas aller », a rappelé pour sa part un porte-parole de l’OMS, Tarik Jašarević, lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève.
M. Trump a signé, lundi 21 janvier, un décret sur la fin de l’adhésion des États-Unis à l’Organisation mondiale de la santé, qui perd ainsi son plus grand contributeur financier.
Après cette décision, l’OMS se dit impatiente « d’engager un dialogue constructif pour maintenir le partenariat entre les États-Unis et l’OMS, au bénéfice de la santé et du bien-être de millions de personnes dans le monde », a ajouté M. Jašarević.
La première étape vers le retrait des États-Unis consiste à recevoir une lettre officielle de leur part, après quoi les États-Unis quitteraient officiellement l’organisation dans un an.
Les Etats-Unis qui avaient déjà entamé les démarches pour quitter l’OMS lors du premier mandat de Donald Trump en 2020, sont le principal donateur et partenaire de cette organisation onusienne basée à Genève.
Selon l’OMS, Washington contribue à son financement via une cotisation indexée sur leur PIB, mais aussi par le biais de contributions volontaires. En 2023, ce montant était de 1,2 milliard de dollars.
Les États-Unis ont été l’un des membres fondateurs de l’OMS en 1948. Pendant plus de sept décennies, l’OMS et les États-Unis ont sauvé d’innombrables vies et protégé les Américains et l’ensemble de la population contre les menaces sanitaires.
« Ensemble, nous avons mis fin à la variole, et ensemble, nous avons amené la poliomyélite au bord de l’éradication. Les institutions américaines ont contribué à l’adhésion à l’OMS et en ont bénéficié », a fait valoir le porte-parole de l’agence onusienne.
Avec la participation des États-Unis et d’autres États membres, l’OMS a mis en œuvre, au cours des sept dernières années, le plus vaste ensemble de réformes de son histoire, afin de transformer sa responsabilité, sa rentabilité et son impact dans les pays.
L’annonce du retrait de l’OMS est intervenue après celui de l’accord sur le climat.
En réponse à une question sur l’annonce par la Maison Blanche du retrait des États-Unis de l’Accord de Paris, une porte-parole de l’ONU a rappelé que l’Accord de Paris a été adopté par toutes les nations du monde en 2015 parce qu’elles reconnaissent l’immense préjudice que le changement climatique cause déjà et l’énorme opportunité que l’action climatique présente.
« Les dirigeants doivent saisir ces opportunités en cette décennie critique pour l’action climatique », a déclaré Alessandra Vellucci, la porte-parole de l’ONU à Genève.