L’US Air Force a récemment dévoilé les premiers essais en vol de sa future génération d’avions surnommés « avion de l’apocalypse » (ou doomsday plane), des appareils conçus pour assurer la continuité du commandement en cas de crise majeure, telle qu’une attaque nucléaire.
Un remplacement de flotte historique
Les avions actuellement en service sont les E-4B Nightwatch, des Boeing 747-200 modifiés, en service depuis plusieurs décennies. Ces exemplaires vont être progressivement remplacés par de nouveaux Boeing 747-8i, grâce à un contrat de 13 milliards de dollars remporté par la société Sierra Nevada Corporation.
Le premier vol d’essai du nouvel appareil a eu lieu le 7 août 2025, et l’entrée en service complète est prévue pour 2036. Plusieurs autres tests, à la fois en vol et au sol, sont programmés jusqu’à l’année prochaine dans les États de l’Ohio et du Kansas.
Technologies et capacités
Parmi les éléments remarquables de ce nouvel avion :
- Il est équipé d’une antenne souple de 8 kilomètres, repliée dans le fuselage et déployable sous la queue de l’appareil. Lors d’un vol, après certains virages à basse vitesse, cette antenne peut former une spirale verticale pour émettre des ondes de très basse fréquence. Ces signaux peuvent être captés même par des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, même à une profondeur d’environ 18 mètres.
- D’autres systèmes de communication modernes sont prévus, notamment un radôme pour communications satellitaires, permettant au commandement de garder une connectivité même en situation extrême.
Pourquoi un tel appareil ?
L’objectif principal : disposer d’un avion capable de délocaliser le centre de commandement présidentiel en cas de menace grave ou après une attaque à grande échelle. Même si ces appareils n’ont jamais eu à accomplir cette mission en temps réel, leur existence joue un rôle dissuasif : un appareil de ce type est toujours prêt à décoller, 24h/24 et 7j/7.
Contexte international
Les États-Unis ne sont pas seuls à développer ou maintenir ce genre d’appareils. La Russie dispose également de son homologue, l’Iliouchine Il-80, héritage de la guerre froide, conçu pour des fonctions comparables.