Le gouvernement nigérien a dévoilé le projet ambitieux de lancer une École du Pétrole et du Gaz, une initiative majeure destinée à répondre aux besoins croissants de l’industrie énergétique dans le pays. Annoncée par décret ministériel le mardi 26 mars, cette école vise à former des cadres et des ingénieurs spécialisés dans les domaines stratégiques du pétrole et du gaz.
La décision d’établir cette école intervient alors que les industries extractives jouent un rôle central dans la stratégie de développement du Niger, reconnu pour sa production d’uranium mais également en quête de valorisation de ses ressources pétrolières.
Située à Zinder, à l’est du pays, cette nouvelle institution sera rattachée à l’Université de Zinder, la deuxième université la plus fréquentée du Niger en termes d’effectifs étudiants. Alors que l’université disposait déjà d’un département en technologie du pétrole, l’enseignement se limitait jusqu’à présent au niveau du DUT et de la licence. Avec la création de cette école spécialisée, l’offre de formation sera étendue à tous les niveaux, notamment aux masters, diplômes d’ingénieurs et études spécialisées pour les sociétés pétrolières.
Le choix de Zinder pour accueillir cette école n’est pas anodin, la ville étant stratégiquement située à proximité du site de la société de raffinage nationale et du bloc pétrolier d’Agadem, géré en partenariat avec la China National Petroleum Corporation.
Pour le Dr Maman Sillimana, enseignant-chercheur à l’université de Zinder, cette initiative représente une opportunité majeure pour le développement technologique et économique du Niger. Il souligne que la création de cette école pourrait favoriser le transfert de technologie et permettre à terme une plus grande participation des Nigériens dans l’industrie du pétrole et du gaz.
Actuellement, le Niger produit environ 110 000 barils de pétrole par jour, dont une grande partie est destinée à l’exportation via un oléoduc reliant le pays au Bénin voisin. L’établissement de cette école spécialisée témoigne de la volonté du gouvernement nigérien de maximiser les retombées économiques de son secteur énergétique et de former une main-d’œuvre qualifiée pour soutenir sa croissance.
Cependant, cette décision suscite également des débats, alors que certains défenseurs de l’environnement plaident en faveur du développement des énergies renouvelables pour lutter contre le changement climatique.