Le gouvernement fédéral de Somalie a déclaré l’état d’urgence le 10 novembre 2025 face à une sécheresse d’une gravité exceptionnelle, a indiqué le mercredi 26 novembre 2025, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).
Cette décision a été prise après quatre saisons des pluies déficitaires ayant asséché de vastes régions du pays et exposé des millions de personnes à la faim, aux maladies et au déplacement.
Les régions du Nord, du Centre et du Sud sont durement touchées, notamment le Puntland où près d’un million de personnes nécessitent une assistance urgente, dont 130 000 en situation de détresse extrême.
Une mission d’évaluation dépêchée par les Nations Unies dans les régions de Bari et de Nugaal a constaté de graves pénuries d’eau et de nourriture. Les habitants redoutent une catastrophe humanitaire imminente.
« Il n’a pas plu depuis l’année dernière ; c’est la pire sécheresse depuis des années », a déclaré Abdiqani Osman Omar, maire du village de Shaxda, qui fait face à un afflux de familles déplacées, essentiellement des femmes et des enfants. Les hommes, pour la plupart, sont partis vers l’Éthiopie voisine en quête de pâturages.
Dans les localités touchées, les points d’eau sont à sec, la végétation a disparu et plusieurs villages pastoraux ont été totalement abandonnés. À Dhaxan, les habitants dépendent désormais d’eau acheminée par camion après la contamination de la source locale.
Le chef communautaire Jama Abshir Hersi déplore l’interruption de l’aide alimentaire, nutritionnelle et médicale dont bénéficiait auparavant la communauté.
La crise est aggravée par un manque critique de financement. Au 23 novembre, le Plan de réponse humanitaire 2025 de la Somalie n’était financé qu’à 23,7 %, provoquant une réduction drastique des opérations d’aide.
Le nombre de personnes recevant une assistance alimentaire est passé de 1,1 million en août à seulement 350 000 en novembre. Rien que dans le Puntland, 89 sites de distribution alimentaire et 198 centres de santé et de stabilisation font face à de graves pénuries.
Selon les agences de l’ONU, 4,4 millions de Somaliens devraient être confrontés à une insécurité alimentaire aiguë jusqu’en décembre, tandis que 1,85 million d’enfants de moins de cinq ans risquent de souffrir de malnutrition aiguë jusqu’à mi-2026.
Les prévisions météorologiques ne laissent entrevoir aucune amélioration immédiate. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) prévoit la persistance de conditions sèches et chaudes dans la majeure partie du pays.
« Les températures élevées actuelles et le manque de précipitations risquent d’aggraver le stress hydrique et de limiter la régénération des pâturages », a averti la FAO.


