Les atrocités commises dans la ville d’El-Fasher, au Darfour (ouest du Soudan), pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, a averti lundi 03 novembre 2025, le bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI), alors que des milliers de civils fuient vers le Kordofan voisin, selon des médias internationaux.
Après 18 mois de siège, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris le 26 octobre le contrôle d’El-Fasher, dernier bastion stratégique échappant encore à leur domination dans la région. Depuis cette prise, de nombreux témoignages font état d’exécutions sommaires, de viols collectifs, de pillages et d’attaques contre des humanitaires, appuyés par des images satellites et des vidéos diffusées par les combattants eux-mêmes.
Les faits signalés « pourraient constituer des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre », a indiqué le bureau du procureur dans un communiqué. La CPI enquête déjà sur les violences commises au Darfour depuis avril 2023, dans le cadre d’une procédure ouverte il y a deux ans. Les nouvelles exactions à El-Fasher seront intégrées à cette enquête. Le bureau du procureur a appelé les témoins à soumettre leurs preuves via un portail sécurisé en ligne.
Face aux accusations, le chef des FSR, le général Mohamed Hamdane Daglo, dit Hemedti, a annoncé la création d’une commission d’enquête interne. La CPI, saisie par le Conseil de sécurité de l’ONU en 2005, rappelle toutefois qu’elle n’intervient qu’en cas de défaillance des autorités nationales à juger les auteurs présumés des crimes les plus graves.


