La filière hévéa en Côte d’Ivoire cherche des alternatives pour diversifier les revenus des planteurs, notamment en transformant les graines d’hévéa en biodiesel. La crise mondiale due au Covid-19 et les conflits en Ukraine ont révélé les vulnérabilités du secteur du caoutchouc, incitant à explorer de nouvelles voies.
Une étude du CNRA se penche sur le potentiel inexploité des graines d’hévéa, jusque-là négligées et laissées pourrir dans les plantations. Les résultats de cette étude, réalisée dans quatre unités pilotes de transformation, montrent que les graines d’hévéa peuvent être converties en tourteau pour l’alimentation du bétail, ainsi qu’en une huile pouvant servir à produire du biodiesel.
La « transestérification méthylique », un processus chimique peu coûteux, est utilisée pour cette production. La prochaine étape consiste à diffuser ces résultats aux planteurs, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour la filière hévéa. L’Association des professionnels du caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (APROMAC) estime que cette alternative offre des opportunités intéressantes.
Deux pistes sont déjà explorées : un projet expérimental avec la société ENI, où l’APROMAC fournit des graines d’hévéa pour la transformation en biodiesel, générant des revenus supplémentaires pour les planteurs. La seconde piste envisage le développement d’unités locales de transformation pour maximiser les avantages économiques pour les planteurs d’hévéa, offrant des revenus additionnels en périodes tendues.