Le Conseil de médiation et de sécurité (MSC) de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), réuni en session extraordinaire virtuelle au niveau des chefs d’État et de gouvernement, a exprimé le jeudi 27 novembre 2025, sa profonde préoccupation face à la crise politique en Guinée-Bissau survenue après le coup d’État de la veille, et exigé le rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel. 

La session a été présidée par Julius Maada Bio, président de la République de Sierra Leone et président de l’Autorité des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, rapporte le communiqué final de la réunion.

Le MSC, qui a examiné le rapport du président de la Commission sur la situation bissau-guinéenne, a salué l’engagement des citoyens de Guinée-Bissau lors des élections présidentielle et législatives du 23 novembre 2025, tout en condamnant « avec la plus grande fermeté » l’interruption illégale du processus électoral. L’organisation régionale a exigé le rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel et rejeté tout arrangement qui porterait atteinte à la volonté du peuple.

Le Conseil a également demandé la libération sans condition de toutes les personnalités détenues, en particulier le président Umaro Sissoco Embaló, ainsi que des responsables électoraux et politiques. Il a rappelé aux auteurs du coup d’État leur responsabilité individuelle et collective dans la protection des vies, des biens et de la sécurité des détenus et de la population.

Conformément aux dispositions du Protocole de 2001 sur la démocratie et la bonne gouvernance, la CEDEAO a suspendu la Guinée-Bissau de tous ses organes décisionnels jusqu’au rétablissement d’un ordre constitutionnel effectif. 

Une mission de médiation de haut niveau, dirigée par Julius Maada Bio et comprenant les présidents Faure Gnassingbé (Togo), José María Pereira Neves (Cap-Vert) et Bassirou Diomaye Faye (Sénégal), sera dépêchée pour engager le dialogue avec les militaires.

Le MSC a appelé les forces armées à regagner leurs casernes et à respecter leur rôle constitutionnel. Il a aussi ordonné à la Mission d’appui à la stabilisation de la CEDEAO en Guinée-Bissau (ESSMGB) de poursuivre la protection des institutions du pays. Enfin, le Conseil a indiqué qu’il resterait saisi de la situation et se réserve le droit de prendre toutes les mesures prévues par le Protocole et l’Acte additionnel de 2012, y compris des sanctions contre les responsables du coup d’État.

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