La rentrée scolaire, reportée de deux semaines en raison des inondations dévastatrices ayant causé 277 décès, a débuté aujourd’hui pour la majorité des établissements scolaires kényans. Toutefois, environ 200 écoles ne pourront pas rouvrir immédiatement, en raison des dégâts importants subis. À Mathare, l’un des bidonvilles les plus touchés de la capitale, les habitants et les établissements scolaires luttent pour revenir à la normale.
Dans le quartier de Mabatini à Mathare, l’école communautaire Whynot Junior Academy reste fermée. Les locaux de l’école servent actuellement de refuge pour plusieurs familles déplacées par les inondations, dont Veronica, une joueuse de l’équipe de foot de l’école. « On est en train de nettoyer pour que les élèves puissent revenir et que l’école rouvre. On nous a donné deux semaines pour rester ici, le temps de retomber sur nos pieds et de repartir. On vient tout juste d’évacuer les classes pour s’installer dans le dortoir », explique-t-elle.
Les volontaires et le personnel de l’école s’efforcent de réparer les dégâts. Dominic Otieno, le directeur de Whynot Junior Academy, décrit les travaux nécessaires avant de pouvoir accueillir de nouveau les élèves : « Il faut enlever la boue, évacuer les familles qui habitent ici, acheter de nouveaux livres et des supports de lecture, et reconstruire des bureaux. Notre plomberie a été complètement détruite, même les réservoirs d’eau. Nous devons donc réparer tout ça avant de pouvoir rouvrir dans de bonnes conditions. » Les réparations sont estimées à 200 000 shillings (environ 1 400 euros), une somme difficile à réunir pour cette école communautaire non subventionnée.
Rebecca, une mère dont le fils est élève à Whynot, partage son angoisse : « Je suis inquiète parce qu’on n’a pas de livres, pas de maison… On ne peut pas payer les frais d’école car on n’a pas d’emploi. Donc mon fils ne peut pas aller à l’école et on ne peut rien y faire. Et c’est important. Je veux qu’il ait un futur brillant. Je ne veux pas qu’il vive comme moi. »
Le président de l’Association kényane des parents d’élèves, Silas David Obuhadsa, a confirmé que près de 200 écoles dans tout le pays demeureront fermées jusqu’à nouvel ordre en raison des dommages causés par les inondations. Il a néanmoins exprimé sa satisfaction concernant la gestion de cette crise par le gouvernement : « Le gouvernement a donné des instructions claires pour les zones où les écoles ne peuvent pas rouvrir. Elles rouvriront plus tard, quand tout sera remis en ordre. »
Bien que plus de 10 000 écoles aient pu rouvrir, Obuhadsa souligne que la fermeture de nombreux établissements est une conséquence inévitable de ce désastre naturel. En réponse à cette situation, les autorités ont permis aux élèves des écoles fermées de poursuivre leur scolarité dans des établissements voisins. « Les écoles doivent partager leurs infrastructures. En même temps, les autorités vont recenser ces élèves déplacés pour savoir combien d’enfants sont affectés par ces inondations. Nous soutenons cette politique qui permet aux enfants d’aller dans n’importe quelle école, pour le moment. »