Les clubs de la Premier League se prononceront le mois prochain sur l’éventuelle suppression de la technologie de l’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR) à partir de la saison prochaine. Cette question sera abordée lors de l’assemblée générale annuelle des clubs, qui se tiendra le 6 juin à Harrogate. Les Wolves ont officiellement soumis une résolution pour déclencher ce vote, arguant que le VAR, bien qu’introduit « de bonne foi », a entraîné « de nombreuses conséquences négatives imprévues, nuisibles à la relation entre les fans et le football ».
Introduit en 2019 pour aider les arbitres à prendre des décisions clés sur le terrain, le VAR a été au cœur de nombreuses controverses cette saison. Les critiques soulignent que les gains en précision ne compensent pas les perturbations qu’il cause dans l’esprit du jeu.
Une opposition croissante au VAR
« Le prix que nous payons pour une légère augmentation de la précision est en contradiction avec l’esprit de notre jeu », a déclaré le club des Wolves dans un communiqué. Malgré cela, la Premier League a exprimé son soutien au VAR tout en reconnaissant les préoccupations soulevées et en s’engageant à travailler avec l’organe des arbitres, PGMOL, pour apporter des améliorations.
Pour que toute modification des règles soit adoptée, une majorité des deux tiers est nécessaire, soit 14 des 20 clubs de la ligue. Par ailleurs, les clubs ont déjà voté pour l’introduction de la technologie semi-automatisée de détection du hors-jeu pour la saison 2024-25.
Des incidents marquants et des critiques
Cette saison, plusieurs managers de la Premier League ont exprimé leur mécontentement face au VAR et aux standards de l’arbitrage, notamment Gary O’Neil des Wolves. O’Neil a été suspendu un match après avoir contesté une décision arbitrale lors d’un match contre West Ham, où un but tardif des Wolves a été annulé après vérification du VAR.
Le président des Wolves, Jeff Shi, a également critiqué le VAR après ce match, affirmant que le club serait mieux classé sans certaines décisions incorrectes ou controversées. Nottingham Forest a publié une déclaration sévère sur les réseaux sociaux après le rejet de trois appels de pénalty lors d’une défaite contre Everton. Une commission indépendante a ensuite conclu que Forest aurait dû obtenir un pénalty.
L’un des incidents les plus médiatisés impliquant le VAR cette saison a été le but de Luis Diaz pour Liverpool contre Tottenham, incorrectement annulé pour hors-jeu. La Premier League a reconnu que cet incident soulignait des faiblesses systémiques dans le processus du VAR et a pris des mesures immédiates pour y remédier.
Débat sur l’avenir du VAR
En février, le responsable du football de la ligue, Tony Scholes, a reconnu que bien que le VAR ait augmenté le nombre de décisions correctes, celles-ci prenaient trop de temps et offraient une mauvaise expérience aux spectateurs. Pour améliorer la transparence, le chef des arbitres, Howard Webb, discute régulièrement des incidents notables impliquant le VAR lors de l’émission télévisée Match Officials Mic’d Up, y compris des échanges audio entre les arbitres sur le terrain et l’équipe du VAR.
Le mois dernier, la Suède est devenue la seule ligue d’élite parmi les 30 premières de l’UEFA à rejeter le VAR.
Analyse : un retour en arrière peu probable
Selon Simon Stone, reporter en chef de la BBC pour les nouvelles du football, la Premier League estime que supprimer le VAR n’est pas la bonne voie. Bien que des clubs comme les Wolves aient rencontré des frustrations avec le système cette saison, la ligue croit que retirer le VAR augmenterait le nombre de décisions incorrectes et exposerait encore plus les arbitres aux critiques.
Les chiffres de la Premier League montrent que le nombre de décisions correctes est passé de 82 % avant l’introduction du VAR à 96 % actuellement. Avec l’arrivée de la technologie semi-automatisée du hors-jeu la saison prochaine, ce pourcentage devrait encore augmenter. En supprimant le VAR, la ligue craint de nuire à sa réputation mondiale.
Toutefois, pour les Wolves, victimes de plusieurs décisions controversées, le débat reste ouvert, illustrant les tensions persistantes autour de cette technologie.