Football espagnol: les championnes du monde quittent la sélection nationale jusqu’à nouvel ordre

Luis Rubiales a embrassé sur la bouche la joueuse Jennifer Hermoso après le sacre de l'Espagne. AFP

Le football espagnol est en pleine tourmente, et cette fois-ci, ce n’est pas une question de tactique ou de transfert de joueurs. Non, le sujet qui défraie la chronique est d’une tout autre nature : un baiser non consenti qui a mis le feu aux poudres et déclenché une crise institutionnelle.

Luis Rubiales, le président de la Fédération espagnole de football, est au cœur de la tempête. L’homme, qui a embrassé de force Jenni Hermoso, une des étoiles du football féminin espagnol, lors de la cérémonie de remise des médailles de la Coupe du Monde, est désormais dans la ligne de mire. Selon Le Monde, Rubiales, loin de faire profil bas, a martelé lors d’une conférence de presse : “Je ne démissionnerai pas. Je ne démissionnerai pas.”

Mais les joueuses ne l’entendent pas de cette oreille. Les 23 membres de l’équipe nationale d’Espagne, fraîchement couronnées championnes du monde, ont décidé de prendre une mesure radicale : elles refusent catégoriquement de remettre les crampons tant que Rubiales restera en poste.

Luis Rubiales et Jennifer Hermoso.
Crédit: Imago

En fin d’après-midi, les joueuses, solidaires suite à cet événement, ont en effet publié un communiqué cinglant et ont menacé de ne plus jouer si Rubiales restait en poste : «Après tout ce qui s’est passé pendant la Coupe du Monde Féminine, nous tenons à préciser que toutes les joueuses qui signeront cette lettre ne reviendront pas à l’appel de l’équipe nationale si les dirigeants actuels continuent. Les joueurs signataires sont : Jennifer Belle; Alexia Putellas ; Masse Rodriguez ; Irène Paredes ; Ona Battle ; Mariona Caldentey; Thérèse Abelleira ; Maria Pérez ; Collation de dégustation; Aïtana Bonmati ; Laïa Codina; Claudia Zornoza; Oihane Hernández ; Rocio Galvez; Irène Guerrero ; Alba ronde; Athéna del Castillo ; Eva Navarro; Salle Enith ; Ivana Andrés ; ; Patricia Guijarro; Lola Gallardo; Nerea Eizagirre; Ainhoa ​​​​Moraza; Maria Léon « Mapi » ; Chiffons Sandra ; Claudia Pina ; Amaiur Sarriegi; Leïla Ouahabi ; Laïa Alexandrie ; Lucie Garcia ; Andréa Pereira ; Véro Boquete ; Ainhoa ​​​​Tirapu ; Sandra Villanova; Ana Romero « Willy » ; Silvia Meseguer; Nagore Calderón ; Carmen Arce « Kubalita » ; Priscilla Borgia ; Natalia Pablos ; Susan Guerrero ; Laraitz Lucas; Elizabeth Benoît ; Amanda Sampédro ; Isabelle Fuentes ; Elizabeth Sánchez ; Mari Paz Azagra ; Vanessa Gimbert ; Virginie Torrecilla ; Leire Landa; Elizabeth Ibarra ; et Marta Torrejón.»

Cette décision des joueuses est intervenue quelques heures seulement après l’annonce de Rubiales. Dans un discours qui frisait le théâtral, il s’est décrit comme la victime d’une “tentative d’assassinat social”, tout en présentant ses excuses à la reine Letizia.

Jenni Hermoso, la joueuse au cœur de cette affaire, a brisé le silence. Dans un communiqué poignant, elle a déclaré : “Je ne tolère pas qu’on mette en doute ma parole et encore moins que l’on invente des propos que je n’ai pas dits.”.

Ce refus a suscité une vague d’indignation en Espagne. Ce scandale a provoqué une onde de choc qui dépasse les frontières du terrain. Le hashtag “SeAcabo” (C’est terminé) a fait son apparition sur les réseaux sociaux, symbolisant une prise de conscience collective.

Cette affaire révèle les fissures profondes au sein du football espagnol et pose la question cruciale du respect des femmes dans le monde du sport. Rubiales pourra-t-il rester à la barre dans ce climat de défiance ? Une chose est sûre : les joueuses ont décidé de ne plus se taire. Elles sont prêtes à marquer l’histoire, pas seulement avec leurs pieds, mais aussi avec leurs voix.

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