Emmanuel Macron provoque la colère des marocains après une “bourde” protocolaire

Sur son compte X, le président Emmanuel Macron s'est adressé directement au marocains, le 12 septembre 2023

Dans un discours filmé et retransmis sur son compte X, dans la soirée du 12 septembre, Emmanuel Macron a choisi de s’adresser directement «aux Marocaines et Marocains». Cette rupture inattendue avec le protocole traditionnel a suscité des réactions mitigées, renforçant son image d’adversaire de la France à l’étranger.

Dans cette allocution, Macron a déclaré: «Marocains, Marocaines. Nous sommes à vos côtés». Il a exprimé sa consternation face au récent tremblement de terre qui a frappé le Maroc, un sentiment partagé par de nombreux Français. Cependant, cette méthode de communication directe avec le peuple d’un autre pays a suscité des critiques, certains la considérant comme une intrusion dans les affaires internes du Maroc.

Certains internautes ont exprimé leur mécontentement face à cette approche. Un utilisateur a écrit: «Veuillez vous adresser directement à notre Roi. Ce n’est pas le bistrot du coin ici, il y a des protocoles». Un autre internaute réagit dans la même veine: «Depuis quand vous vous adressez directement aux Marocains? C’est très osé, condescendant et manipulateur de s’adresser au peuple d’une nation dont le Roi a décliné votre offre. Vous vous prenez pour le président de l’Afrique?»

D’autres ont qualifié cette intervention de «colonialisme dépassé» et ont critiqué Macron pour s’être adressé directement aux Marocains.

Le président français a également exprimé sa solidarité avec les victimes du séisme et leurs familles. Il a souligné que la France était prête à aider le Maroc dans cette période difficile. «La France est solidaire, la France se tient à vos côtés». Une déclaration qui intervient alors que certains médias français soulignent que le Maroc n’a pas encore accepté l’aide humanitaire proposée par la France, préférant celle de l’Espagne, du Qatar, des Émirats arabes unis et du Royaume-Uni.

Cette approche – somme toute maladroite – a été interprétée par certains comme une forme d’interventionnisme et de paternalisme. En insistant sur l’aide proposée par la France, Macron semble mettre la pression sur les autorités marocaines pour qu’elles acceptent l’aide française.

Face à cette controverse, Macron a déclaré vouloir «avoir des mots simples», «dans ce moment, qui est un moment évidemment de peine, mais aussi d’action et de solidarité». Il a appelé à mettre fin aux polémiques qui divisent et compliquent la situation. Et pourtant, sa manière de formuler son intervention pourrait au contraire exacerber les tensions. «C’est évidemment à Sa Majesté le Roi et au gouvernement du Maroc, de manière pleinement souveraine, d’organiser l’aide internationale et donc nous sommes à disposition de leur choix souverain».

De nombreux internautes ont critiqué la façon dont Macron a hiérarchisé son intervention, en plaçant son propre rôle avant celui du roi et des institutions marocaines.

Depuis son accession à la présidence, la France semble avoir perdu de sa superbe sur l’échiquier international. En Afrique, l’image de Macron a souffert, alimentant une vague d’anti-français qui ne cesse de s’amplifier. Il est souvent reproché au président français, son manque de compréhension des dynamiques africaines et son approche centrée sur lui-même.

Les conséquences sont palpables : la France est désormais perçue comme une adversaire par les peuples et les gouvernements du Burkina Faso, de la Guinée, du Mali et du Niger. Au Maghreb, Macron a fait le pari de privilégier l’Algérie au détriment du Maroc, un choix qui s’est avéré infructueux. Le président algérien a choisi de visiter Vladimir Poutine plutôt que de se rendre à Paris, et l’avalanche de critiques à l’encontre de la France dans les médias algériens suggère que Macron a perdu un partenaire de longue date sans obtenir de bénéfices tangibles en retour.

Ces développements soulignent une réalité inquiétante : sous la présidence de Macron, la France a perdu du terrain sur la scène internationale. La question reste : pourra-t-elle inverser cette tendance ?

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