Elon Musk accusé d’«instrumentalisation criminelle de X» dans une enquête de la justice brésilienne

Elon Musk

Un juge de la Cour suprême du Brésil a ordonné ce dimanche 7 avril l’ouverture d’une enquête contre Elon Musk, propriétaire de la plateforme X (ex-Twitter), qui l’a accusé de « censure » et a réclamé sa démission lors d’attaques répétées sur ce réseau social depuis samedi.

Dans un arrêt judiciaire consulté par l’AFP, le magistrat Alexandre de Moraes a évoqué une supposée « instrumentalisation criminelle de X » de la part du milliardaire, qui est également patron de Space X et de Tesla. Il a également enjoint « le réseau social X de s’abstenir de désobéir à tout ordre judiciaire, y compris en réactivant un compte dont le blocage a été ordonné par la Cour suprême », sous peine d’une amende de 100 000 reais – environ 18 300 euros – par profil réactivé.

Ce juge a ordonné lui-même ces dernières années le blocage de comptes sur X, certains étant soupçonnés de propager de la désinformation. « Les réseaux sociaux ne sont pas des terres sans loi ! », a-t-il martelé, en lettres majuscules, dans son arrêt judiciaire.

Elon Musk, patron de X (ex twitter)

Une levée des restrictions et une demande de destitution du juge

Le samedi 6 avril au soir, Elon Musk avait débuté une série d’attaques sur X contre ce magistrat, indiquant notamment qu’il allait contester ses décisions judiciaires en « levant toutes les restrictions », sans donner plus de précisions. « Nous allons probablement perdre tous nos revenus au Brésil et devoir fermer nos bureaux là-bas. Mais les principes sont plus importants que le profit », avait-il insisté.

Dimanche, il était revenu à la charge, affirmant que le juge Alexandre de Moraes devrait « démissionner ou être destitué » pour avoir « trahi de façon effrontée et réitérée la Constitution et le peuple du Brésil ».

Un appel à « réguler de toute urgence les réseaux sociaux »

Figure clivante pour certains et fervent défenseur de la démocratie pour d’autres, Alexandre de Moraes est un des onze membres de la Cour suprême brésilienne. Il préside également le Tribunal supérieur électoral (TSE). Fer de lance de la lutte contre la désinformation au Brésil, il a ordonné le blocage de comptes de personnalités influentes sur les réseaux sociaux, la plupart d’entre elles étant des sympathisants de l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro.

Peu après les premières attaques du patron de Tesla contre le juge samedi, Jorge Messias, l’avocat général de l’Union, chargé de défendre les intérêts du gouvernement Lula, a appelé à « réguler de toute urgence les réseaux sociaux ». « Nous ne pouvons pas vivre dans une société où des milliardaires qui vivent à l’étranger contrôlent les réseaux sociaux et se montrent disposés à violer l’État de droit, en désobéissant à des ordres judiciaires et en menaçant nos autorités », a-t-il ajouté sur X, sans citer nommément Elon Musk.

Via AFP

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