Élevage d’escargots géants en Côte d’Ivoire : Une nouvelle industrie en pleine expansion

Avec un poids pouvant atteindre 500 grammes et une longueur de dix centimètres, les escargots géants sont devenus une denrée très prisée en Côte d’Ivoire. Toutefois, la déforestation et l’utilisation de pesticides menacent ces gastéropodes dans leur habitat naturel, entraînant la montée en puissance des fermes d’élevage.

Dans la ville d’Azaguié, située à 40 km au nord d’Abidjan, des fermes d’escargots émergent, dotées de toits en tôle et de bâches en plastique. Ces installations abritent des milliers d’escargots juvéniles et reproducteurs, élevés dans des conditions reproduisant leur environnement naturel. La déforestation, principalement causée par l’industrie du cacao, a conduit à la disparition de près de 90 % des forêts ivoiriennes au cours des 60 dernières années, mettant en péril les escargots “sauvages”.

Face à cette menace, environ 1 500 fermes ont vu le jour dans le sud humide de la Côte d’Ivoire. Ces fermes, dont le nombre ne cesse d’augmenter, cherchent à préserver cette espèce tout en répondant à la demande croissante. Toutefois, certains amateurs d’escargots préfèrent encore la variété “sauvage”, arguant que sa saveur est incomparable.

Bernus Bleu, fondateur de Côte d’Ivoire expertise escargots (CIEE), affirme pourtant que “Même escargot, même goût”, soutenant qu’il n’y a aucune différence de saveur entre les escargots sauvages et ceux élevés en ferme. Ces fermes adoptent des pratiques biologiques, nourrissant les escargots avec des feuilles, des fruits, des légumes, du maïs, du mil et du soja, sans l’utilisation de pesticides.

La chair délicate de ces escargots est très appréciée en Côte d’Ivoire et dans les pays voisins du Golfe de Guinée. Outre la consommation, chaque partie de l’escargot est valorisée : la bave est utilisée dans la fabrication de savon, de gel douche et de pommade, tandis que la coquille sert à la production de cosmétiques, à la pharmacopée et à l’alimentation animale.

À Azaguié, des entrepreneurs comme Jean-Norbert Akéssé témoignent de la rentabilité de cette activité. Ayant ouvert sa ferme en 2021, il bénéficie aujourd’hui d’un revenu annuel de douze millions de francs CFA, soulignant la simplicité et la productivité de l’élevage d’escargots. La demande croissante a incité des milliers d’Ivoiriens à se lancer dans cette filière après avoir suivi une formation.

CIEE, présente depuis six ans, possède 50 fermes, des unités de transformation et emploie 75 salariés. L’entreprise joue un rôle clé en formant environ 200 personnes par mois et en les aidant à créer leurs propres fermes ou à se regrouper en coopératives. Avec l’objectif ambitieux de passer à environ 100 000 producteurs dans les années à venir, l’élevage d’escargots émerge comme une industrie florissante en Côte d’Ivoire.

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