Une opération de déguerpissement dans le quartier d’Adjamé, a déclenché des échauffourées entre des jeunes et les autorités locales. Les habitants dénoncent une absence de communication préalable et des destructions imprévues.
Dès l’aube, les résidents d’Ebrié ont été surpris par le bruit des engins de chantier détruisant les structures longeant la route menant à la mairie. Cette opération s’inscrit dans le cadre des efforts du district autonome d’Abidjan pour « assainir » le cadre de vie de la capitale économique ivoirienne.
Zakarya Saré, un commerçant local, exprime son mécontentement face à cette intervention soudaine : « Le vendredi, le district est venu dire de dégager la voie parce que ça prend assez de place. Ce matin, on se réveille, ils ont commencé à casser. On devrait nous prévenir plus d’une semaine au moins. » Pour de nombreux commerçants, ce manque de préavis a causé des pertes significatives et des dépenses imprévues.
Les conséquences de l’opération sont lourdes pour certains commerçants, comme Yamien Eba, qui doit réparer les portes de son magasin endommagées : « J’ai tout le matériel dedans. Il faudrait que je puisse fermer afin que les voleurs ne viennent pas les prendre. Ce sont des dépenses imprévues. »
Les chefs locaux se disent indignés de ne pas avoir été consultés. N’Koumo Jacques, porte-parole de la notabilité, critique l’approche des autorités : « Si vous voulez nettoyer une emprise, vous devez quand même vous asseoir avec des gens et coordonner ça tranquillement pour qu’il n’y ait pas de débordements. On ne peut pas venir dans un village avec des machines pour venir détruire des bâtisses. Nous ne sommes pas d’accord. »