À Lakota-Commerce, un petit pas dans les salles de classe pourrait changer la vie de nombreuses jeunes filles. Le 15 novembre 2025, l’ONG Femme en Action a rassemblé 23 enseignantes et 3 enseignants de l’Inspection de l’Enseignement Préscolaire et Primaire (IEPP) pour une formation essentielle : l’éducation menstruelle.
Soutenue par l’organisation panafricaine Speak Up Africa dans le cadre du projet Voix Essentielles, cette initiative vise à briser le tabou autour des premières règles et à sensibiliser les élèves âgés de 8 à 14 ans. « Briser le tabou qui entoure les menstrues et encourager de bonnes pratiques d’hygiène, tant en milieu scolaire que dans les communautés », explique Mme Nadège Kouadio, vice-présidente de l’ONG et spécialiste en Éducation Complète à la Sexualité (ECS).
L’approche de Femme en Action se distingue par son inclusivité. Les garçons, souvent responsables involontairement de moqueries et de stigmatisation, sont également impliqués. Mme Kouadio précise : « Les moqueries des garçons sont souvent à l’origine de la honte, de la stigmatisation et parfois de l’abandon scolaire des fillettes. Il est essentiel de les sensibiliser pour qu’ils deviennent des protecteurs plutôt que des vecteurs de stigmatisation. »
Cette formation s’inscrit dans une dynamique régionale, après une session similaire organisée à Divo en octobre 2025. Elle a également permis la création du comité local TOP FILLE, chargé de pérenniser les actions de sensibilisation, de promouvoir l’hygiène menstruelle, de lutter contre la précarité menstruelle et de prévenir les grossesses précoces.
Par cette initiative, Femme en Action affirme son rôle de moteur de changement social, en soutenant les communautés pour garantir à chaque enfant un avenir digne et sécurisé. À Lakota, la honte cède progressivement la place à la dignité.
