À Ouaninou, l’air politique s’épaissit à mesure que s’approchent les législatives du 27 décembre 2025. La Circonscription électorale n°11 — de Gbelo à Santa — voit émerger une nouvelle figure : Bamba Mory, cadre du Bafing et fils du terroir, désormais officiellement candidat. Sa déclaration de candidature, très attendue, se veut d’abord une profession d’engagement. Il insiste : sa décision n’est « ni improvisée ni motivée par une ambition personnelle », mais portée par la volonté de répondre à des besoins qui, selon lui, n’auraient que trop tardé.
Le candidat raconte avoir longuement roulé sa bosse dans les villages. Des chefs coutumiers aux femmes productrices, des jeunes aux anciens, le diagnostic serait identique. Partout, dit-il, les mêmes plaintes s’accumulent : routes en mauvais état, manque d’eau potable, insécurité latente dans certains villages, tensions entre communautés, chômage massif et soutien insuffisant aux paysans. Pour lui, ces difficultés auraient pu trouver des réponses si la région avait eu « une défense forte et constante à l’Assemblée nationale ».
C’est ce déficit de plaidoyer qu’il dit vouloir combler. Il promet d’être « la voix qui défend, la voix qui refuse le silence et la voix qui impose le respect ». S’il obtient les suffrages, il garantit une présence continue sur le terrain et un mandat fait de transparence et de proximité. « Je serai un député proche et accessible », insiste-t-il, comme pour lever d’avance toute suspicion de distance entre l’élu et ses électeurs.
Son programme avance plusieurs priorités : améliorer les routes et les pistes rurales pour désenclaver les villages, renforcer l’accès à l’eau potable, rétablir la sécurité dans les zones sensibles, et surtout offrir à la jeunesse des perspectives réelles de formation, d’entrepreneuriat et d’emploi local. Il dit également vouloir soutenir les initiatives féminines pour favoriser leur autonomisation économique.
Au cœur de son ambition se trouve un chantier stratégique : le « Projet Agricole Bafing ». Dans cette région où l’agriculture fait battre l’économie, il veut moderniser la production, renforcer les infrastructures rurales, soutenir les coopératives, faciliter le crédit agricole, développer l’irrigation et encourager la transformation locale afin de limiter les pertes post-récolte. À travers ce programme, il se dit déterminé à donner aux jeunes et aux femmes « de nouvelles perspectives économiques ».
Le candidat aborde aussi la question délicate des conflits entre agriculteurs et éleveurs. Il plaide pour une gestion pacifiée fondée sur la régulation, la médiation et un dialogue permanent. Pour lui, les deux groupes « ne sont pas des adversaires mais des acteurs partageant les mêmes espaces et les mêmes aspirations ». Une vision qui, selon lui, permettrait de consolider la cohésion dans une zone où la paix sociale reste un actif précieux.
Son discours se clôt sur une note d’unité. Il invite les populations à aborder le scrutin dans la sérénité, en rappelant que « notre victoire ne sera pas celle d’un individu, mais celle d’une communauté unie autour de la volonté de transformer son avenir ». Il se dit prêt à servir « avec humilité et fidélité » et promet d’être un élu qui écoute, qui agit et qui demeure au contact direct de son peuple.
Dans un Bafing où les attentes sont fortes, la campagne s’annonce déterminante. Reste désormais à savoir si son message trouvera résonance dans les urnes.


