Côte d’Ivoire : La liberté d’expression a des limites fixées par la loi

Invité dimanche 10 août 2025 sur le plateau de la Nouvelle chaîne ivoirienne (NCI), le procureur de la République près le tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau, Koné Braman Oumar, a rappelé que la liberté d’expression, consacrée à l’article 19 de la Constitution ivoirienne, s’exerce dans le respect de la loi, des droits d’autrui, de la sécurité nationale et de l’ordre public.

« On est libres de dire, mais pas de dire tout et n’importe comment », a-t-il insisté, soulignant que la propagande visant à faire prévaloir un groupe social sur un autre ou à encourager la haine raciale, tribale ou religieuse est interdite.

Le procureur a dénoncé des « dérives langagières » observées sur les réseaux sociaux, en particulier lors d’une marche organisée récemment à Abidjan, au cours de laquelle des propos haineux, racistes et xénophobes ont été tenus. Il a annoncé que toutes les personnes identifiées à travers des vidéos seront poursuivies et que « la fin de la récréation » est sifflée face à ces atteintes à la cohésion sociale.

Répondant aux critiques sur l’arrestation majoritaire de militants de l’opposition, M. Koné a affirmé que les poursuites ne tiennent pas compte de l’appartenance politique, mais des infractions constatées. « La casquette politique ne constitue pas une immunité », a-t-il affirmé. Il a cité notamment des appels à l’insurrection, des violences lors de l’incendie de bus à Yopougon, ainsi que d’autres actes de provocation à l’ordre public, précisant que plusieurs enquêtes sont en cours.

S’agissant du décès de Traoré Alain Christophe alias « Alino Faso » en détention à l’école de gendarmerie d’Abidjan, le procureur a indiqué qu’une information judiciaire a été ouverte pour déterminer les causes du décès, et affirmé que le placement du détenu dans cette structure visait à assurer sa sécurité.

L’invité de l’émission NCI 360, animée par le journaliste Ali Diarrassouba, a enfin rappelé que le ministère public a aussi une mission de sensibilisation et qu’il œuvre pour que « la justice ait un visage humain », tout en restant ferme contre les propos et actes de nature à troubler l’ordre public.

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