Le jeudi 31 octobre 2024, Grand-Bassam a accueilli un événement inédit en Côte d’Ivoire : un atelier sur le changement climatique organisé par Save the Children Côte d’Ivoire, en préparation de la COP29. Cette rencontre a permis à des enfants venus de tout le pays de s’exprimer, de formuler des propositions concrètes et de rappeler leur droit à un avenir préservé.
Plus de 160 jeunes participants, âgés de 10 à 17 ans, ont ainsi eu l’occasion de faire entendre leurs voix. Parmi eux, Djedjé Aurélie Esther, présidente de la Fédération des Conseils Communaux des Enfants, a exprimé un message fort : “Intégrer le changement climatique dans le programme de l’éducation nationale est essentiel. Les enfants doivent être sensibilisés et formés dès le plus jeune âge pour devenir des citoyens responsables”.
Des propositions innovantes pour un climat sécurisé
Face à l’urgence climatique, les jeunes ont présenté des initiatives claires et innovantes. L’une de leurs principales recommandations est la création d’un Nouvel Objectif Collectif Quantifié de financement climatique, tenant compte des besoins spécifiques liés à l’âge et au genre. Ce financement viserait à protéger les jeunes, souvent les plus touchés par les crises environnementales, et à offrir des ressources adaptées pour améliorer leur bien-être.
Parmi les autres propositions, les enfants ont suggéré une “journée nationale scolaire bioécologique”, dédiée à la sensibilisation aux enjeux écologiques dans toutes les écoles. Ils espèrent que cette journée mobilisera enseignants, élèves et parents pour des actions concrètes : plantations d’arbres, tri des déchets, discussions sur les énergies renouvelables. “Cette journée permettrait aux élèves de mieux comprendre les défis environnementaux et de contribuer activement à la protection de la nature”, a expliqué Djedjé Aurélie Esther.
Reboisement et infrastructures scolaires
Les enfants ont également insisté sur l’importance de reboiser leur environnement. Ils demandent que des plants d’arbres soient distribués dans les écoles pour encourager chaque élève à planter un arbre, et ainsi contribuer à la lutte contre la déforestation. En Côte d’Ivoire, le taux de couverture forestière a drastiquement baissé, passant de 16 millions d’hectares en 1960 à moins de 3 millions aujourd’hui, exposant le pays à de graves conséquences climatiques.
De plus, les participants à l’atelier ont souligné la nécessité de renforcer les infrastructures sanitaires dans les établissements scolaires. Des toilettes et des points d’eau adéquats sont essentiels pour protéger les élèves des impacts sanitaires liés aux conditions climatiques extrêmes, comme les inondations, qui rendent l’accès à l’eau potable difficile dans certaines zones.
Engagement des autorités ivoiriennes
La représentante du ministère de l’Environnement, Patricia Djétouan, présente à l’événement, a salué l’engagement des jeunes. Elle a assuré que les recommandations seraient transmises aux instances concernées. “L’implication des enfants dans la lutte contre le changement climatique est cruciale. Ils sont des acteurs à part entière et méritent d’être écoutés”, a-t-elle affirmé. Cet engagement des autorités ivoiriennes en faveur des initiatives climatiques des jeunes est essentiel pour renforcer leur rôle dans la société. En Côte d’Ivoire, les enfants représentent près de 60% de la population. Il est donc stratégique de les inclure dans les actions pour le climat, car ils seront les premiers à en ressentir les conséquences dans les années à venir.
Vers une participation active des jeunes
Koffi Hervé, coordonnateur du plaidoyer pour Save the Children, a rappelé l’importance de ce type de rencontres pour la construction d’un avenir durable. “En donnant aux enfants l’opportunité de s’exprimer, nous soutenons leur droit à participer aux décisions qui les concernent directement”, a-t-il expliqué. Save the Children s’engage à continuer de défendre les droits des enfants et de les faire entendre dans les débats climatiques.
Pour l’organisation, il est crucial que les enfants ivoiriens aient la possibilité de contribuer activement aux choix politiques qui influencent leur avenir. La crise climatique est une réalité mondiale, mais elle affecte de manière disproportionnée les pays en développement, dont les enfants sont souvent les premières victimes. Leur mobilisation en Côte d’Ivoire marque un tournant vers une prise de conscience collective et une action concertée.
L’avenir entre les mains de la jeunesse ivoirienne
En prenant position lors de cet atelier, les enfants de Côte d’Ivoire envoient un signal fort aux décideurs nationaux et internationaux. Ils affirment leur désir de bâtir un monde plus vert et plus juste, et leur détermination à être partie prenante de ce changement.
Cet engagement des jeunes souligne l’importance d’unir les efforts pour contrer les effets du changement climatique, en commençant par intégrer cette lutte dans l’éducation et en renforçant les initiatives locales. Dans un contexte où les effets du dérèglement climatique se font chaque jour plus pressants, la participation des enfants à la construction de solutions durables est non seulement une nécessité, mais une promesse d’espoir pour la Côte d’Ivoire et pour l’avenir de la planète.